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En Afrique du Sud, le vice-président empêtré dans un scandale sexuel

Cyril Ramaphosa aurait abusé de son statut pour se comporter en prédateur sexuel auprès de huit femmes. L’intéressé dénonce une campagne calomnieuse.

Par  (Johannesburg, correspondance)

Publié le 04 septembre 2017 à 17h28, modifié le 04 septembre 2017 à 17h28

Temps de Lecture 2 min.

Cyril Ramaphosa, vice-président de l’Afrique du Sud, à Johannesburg, le 30 juin 2017.

« Cyril se fait prendre la culotte baissée dans des courriels. » Une fois n’est pas coutume, le Sunday Independent n’a pas fait dans la dentelle pour titrer, dimanche 3 septembre, un article traitant des infidélités supposées du vice-président sud-africain Cyril Ramaphosa. Ce prétendant sérieux à la succession de Jacob Zuma, lui-même embourbé dans une série de scandales de corruption, aurait abusé de son statut pour se comporter en prédateur sexuel auprès de huit femmes.

La presse du dimanche, toujours prompte à révéler des affaires scabreuses et embarrassantes, s’appuie cette fois sur des détails de sa correspondance intime, dont le journaliste ne précise pas la provenance. Des courriels échangés entre trois jeunes femmes et de fausses adresses électroniques que Cyril Ramaphosa utilise montrent que ce dernier prend en charge leurs frais de scolarité et leur logement, entre autres dépenses. L’une d’elles aurait souffert d’une fausse couche, dont le journal impute la paternité au vice-président.

Campagne calomnieuse

En catastrophe, Cyril Ramaphosa, qui a échoué à faire interdire l’article, a admis au Sunday Times qu’il avait entretenu une liaison avec une docteure de la région du Limpopo, terminée il y a huit ans. Quant aux autres, il dément toute relation : il ne s’agirait que d’étudiantes que lui et sa femme, Tshepo Motsepe, soutiennent financièrement. « Je ne suis pas un “sugar-daddy”. Ma femme et moi soutenons cinquante-quatre jeunes gens chaque mois », a-t-il réagi.

Le vice-président se dit ciblé par une campagne calomnieuse pilotée au sein même de l’appareil d’Etat. « On veut m’empêcher à tout prix d’accéder au poste de président de l’ANC. Les institutions de l’Etat ont été utilisées pour hacker mes courriels privés. Les institutions de l’Etat ne devraient jamais être utilisées dans les batailles politiques », a-t-il déclaré. Il ne compte en rien démissionner ou abandonner la course à la présidence. « Cela ne va pas me décourager. Tant que j’ai le soutien des branches de l’ANC, je vais continuer », a-t-il affirmé.

Fronde anti-Zuma

Un ancien syndicaliste reconverti en homme d’affaires, Cyril Ramaphosa, 64 ans, est l’un des hommes les plus riches d’Afrique du Sud, selon le magazine Forbes, avec une fortune estimée à plus de 500 millions d’euros. Ces derniers mois, il a pris la tête de la fronde anti-Zuma au sein du parti au pouvoir. Il dénonce régulièrement la « capture de l’Etat » par la famille indienne Gupta, au cœur d’un scandale retentissant en Afrique du Sud depuis 2016.

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A quatre mois de la conférence de l’ANC, en décembre, qui doit désigner le nouveau président du parti et futur candidat aux prochaines élections de 2019, cette nouvelle affaire a tout pour affaiblir la candidature de Cyril Ramaphosa. Avec une campagne jusque-là axée sur l’éthique, la morale et la lutte contre la corruption, le vice-président risque de décevoir les conservateurs blancs et les milieux d’affaires, qu’il tente de séduire.

« La fidélité est une exception et n’est pas la norme dans notre pays », rappelle néanmoins Ferial Haffajee, du Huffington Post. En 2005, Jacob Zuma lui-même avait été poursuivi puis acquitté pour viol, avant d’accéder à la présidence.

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