« Nous demandons à Meta de se pencher sur cette question. Nous disons qu’il devrait y avoir plus d’égalité. Il est intéressant de remarquer que les seuls mamelons non sexualisés sont ceux des hommes ou ceux qui ont subi une opération », a déclaré jeudi Helle Thorning-Schmidt, ancienne Première ministre du Danemark et membre du conseil de surveillance de Meta.

La « cour suprême » du géant des réseaux sociaux a récemment jugé que Meta n’aurait pas dû retirer des photos publiées par un couple, montrant leurs poitrines, avec les mamelons couverts. La légende évoquait la santé des personnes transgenres et expliquait que l’une des deux personnes allait prochainement subir une ablation des seins dans le cadre d’une chirurgie de réassignation sexuelle. Le couple levait des fonds pour les aider à financer l’intervention.

« Le retrait de ces images n’est pas conforme avec les valeurs de Meta ou ses responsabilités en termes de droits humains », a dénoncé le conseil de surveillance mardi. « Le règlement de l’entreprise sur la nudité des adultes empêche plus fortement les femmes et les personnes transgenres et non binaires de s’exprimer sur ses plateformes », a ajouté le conseil.

Le conseil de surveillance est composé de 20 membres internationaux, journalistes, avocats, défenseurs des droits humains et anciens dirigeants politiques. Il a été créé en 2020 sur proposition du patron Mark Zuckerberg et est chargé d’évaluer la politique de modération des contenus du groupe californien.

Pudibonderie

Les règles de Meta interdisent les images contenant des mamelons de femmes, sauf dans certains contextes de santé, comme l’allaitement ou les chirurgies de réassignation sexuelle. « Ce règlement est fondé sur une vision binaire des genres », note le conseil. « Cela implique que les modérateurs déterminent de façon rapide et subjective le sexe et le genre, ce qui n’est pas réaliste à grande échelle ».

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Il recommande donc à la direction de Meta de définir des critères « clairs, objectifs et respectueux des droits humains pour que les personnes soient traitées sans discrimination de sexe ou de genre, conformément aux standards internationaux en matière de droits humains ».

Instagram est régulièrement accusé de pudibonderie et de manque d’objectivité par ses utilisateurs. « Libérez ces beautés », a écrit jeudi la mannequin Helena Christensen en commentaire d’une vidéo parodique de l’humoriste Celeste Barber, qui secoue ses seins nus pixélisés.