En plein conflit, une Russe de 77 ans expose ses pancartes pacifistes

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Guerre en UkraineEn plein conflit, une Russe de 77 ans expose ses pancartes pacifistes

Farouche opposante à la politique de Vladimir Poutine, l’artiste Elena Ossipova tient une «exposition anti-guerre» à Saint-Pétersbourg.

Elena Ossipova est connue depuis plusieurs années comme une farouche opposante à la politique de Vladimir Poutine.

Elena Ossipova est connue depuis plusieurs années comme une farouche opposante à la politique de Vladimir Poutine.

AFP

Elle est surnommée la «conscience de Saint-Pétersbourg» et s’oppose à toute guerre: Elena Ossipova, artiste peintre de 77 ans, a présenté mardi une exposition de ses pancartes pacifistes dans l’ancienne capitale impériale russe, en plein conflit en Ukraine.

Inaugurée dans les locaux de l’antenne locale du parti d’opposition Iabloko en présence d’une trentaine de personnes, l’exposition réunit 15 pancartes créées par Elena Ossipova entre 2014 et 2022. Parmi elles figure celle intitulée «Les yeux de la conscience»: on y voit le visage d’une petite fille aux grands yeux, et une phrase en bas de la pancarte, en russe et en ukrainien, «Maman, j’ai peur de la guerre».

«C’est une exposition anti-guerre, elle est tragique», commente devant son public l’artiste, que son âge oblige à s’asseoir rapidement. «C’est une repentance, même si personne chez nous ne veut se repentir pour l’instant», ajoute-t-elle.

Une amende ou «pire»

Selon Alexandre Chichlov, responsable de l’antenne locale du parti Iabloko, toutes les œuvres de l’artiste n’ont pas pu être présentées à l’exposition, en raison des lois russes prévoyant de lourdes peines pour ceux qui diffusent de «fausses informations» sur l’armée ou tentent de la «discréditer». Certaines pancartes «contiennent des mots pour lesquels on pourrait être obligés de payer une amende ou encourir quelque chose de pire», a-t-il expliqué.

Elena Ossipova est connue depuis plusieurs années comme une farouche opposante à la politique de Vladimir Poutine et surtout à toute sorte de conflit armé. Elle était sortie avec une pancarte pacifiste pour la première fois en 2002, après la prise d’otages du théâtre Doubrovka de Moscou par des combattants tchétchènes.

Depuis, rares sont les actions de protestation à Saint-Pétersbourg qui se déroulent sans elle. Interpellée à plusieurs reprises par la police, elle voit souvent ses pancartes confisquées.

Pour Sergueï, 40 ans, l’un des premiers visiteurs de l’exposition, «tant qu’il y a des gens comme Elena Ossipova, il y a de l’espoir».

(AFP)

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