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Birmanie: les «Myaung Women Warriors», un groupe de résistance armée composé exclusivement de femmes

Cela fait maintenant deux ans que le général Min Aung Hlaing a renversé le gouvernement de l’icône de la démocratie Aung San Suu Kyi. La majorité des territoires du pays est toujours en guerre civile contre les soldats de la junte. Depuis quelques semaines, les Myaung Women Warriors, un groupe de résistance armée 100% féminin, a lancé une nouvelle action contre la junte. 

Un groupe de femmes brandit des torches alors qu'elles protestent contre le coup d'État militaire à Rangoun, en Birmanie, le 14 juillet 2021. (Image d'illustration)
Un groupe de femmes brandit des torches alors qu'elles protestent contre le coup d'État militaire à Rangoun, en Birmanie, le 14 juillet 2021. (Image d'illustration) REUTERS - STRINGER
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En Birmanie, si un semblant de quotidien a repris, la résistance face à la junte se poursuit. Depuis le début de la guerre civile, 2 800 personnes sont mortes et 13 000 civils sont actuellement derrière les barreaux. Dans la région de Sagaing, où les combats sont féroces, Amara et ses collègues du Myaung Women Warriors ont décidé d’organiser des manifestations contre les élections à venir, sur le territoire qu’elles contrôlent, rapporte notre correspondante à Rangoun, Juliette Verlin.

« Comme tous les habitants détestent la junte et ce qu’elle représente, lorsqu’ils voient arriver une manifestation dans leur village, ils la rejoignent pour manifester ensemble. Lors de notre dernière manifestation dans le coin, nous avons organisé un rassemblement, une sorte de manifestation assise, avec tous les participants. Nous avons réussi à compter presque 2 000 personnes. »  

Le chef de l'État a déclaré ce mercredi, jour anniversaire du coup d'État il y a deux ans, qu'il « travaillera pour organiser des élections », tandis que l'état d'urgence est prolongé de six mois.

À lire aussi : En Birmanie, deux ans après le coup d’État, la junte prolonge de six mois l'état d'urgence

Mais pour Amara, les manifestations anti-élections ne sont qu’un début : « En plus des manifestations de la population civile, les groupes de résistance armée continuent à se battre contre les soldats de la junte. Les leaders politiques de la résistance sont toujours là et continuent le combat, eux aussi, sur leur terrain. Dans ces conditions, je ne vois pas comment la junte pourra organiser une élection. »

Pour la population, élections ou non, l’attention est plutôt dirigée vers la résistance armée, qui a promis des victoires décisives en 2023.

► À lire aussi : La Birmanie régresse en matière de droits depuis le coup d'État, dit l'ONU

Le viol, une arme de guerre

Depuis le putsch militaire du 1er février 2021, à l'intérieur du pays, on compte plus d'un million de déplacés. Et de nombreuses femmes, engagées dans le mouvement de résistance, sont victimes de viols, selon Nang Moët Moët, secrétaire générale de la Ligue des femmes birmanes.

« Les femmes, surtout celles qui appartiennent aux minorités ethniques et celles qui vivent dans les zones de conflit, sont confrontées à de nombreux défis. Nous avons connu des juntes militaires dans le passé, mais celle-là cible et attaque tout particulièrement les femmes. Les militaires commettent des viols et utilisent le viol comme une arme de guerre, y compris les viols en groupe. Beaucoup d’enfants, parfois plus jeunes que dix ans, sont également victimes de viols. Il y a aussi de nombreux assassinats, mais la plus grande crainte des femmes reste la violence sexuelle, qui a pris des proportions importantes depuis le putsch militaire. Des femmes subissent des viols, elles sont arrêtées, torturées parfois tuées pour leur engagement dans cette révolution et ce mouvement pour la démocratie. »

La ligue des femmes birmanes appelle la communauté internationale à agir contre la junte, à transférer les coupables à la justice internationale: « Ils doivent répondre de leurs crimes de guerre et de leurs agissements génocidaires. »

► À lire aussi : Birmanie : l'impossible démocratie

(Et avec agences)

 

 

 

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