Elle prend elle aussi ce médicament depuis une douzaine d’années. Et n’échappe pas aux effets secondaires. L’actrice Anny Duperey a adressé une lettre à destination de la ministre de la Santé, Agnès Buzyn, qu’on peut découvrir sur le site de l’ Association française des malades de la thyroïde. Elle raconte que son pharmacien l’a avertie du changement d’excipient dans le Levothyrox (le lactose a été remplacé par le mannitol et l’acide citrique, NDLR) et qu’elle a « continué à le prendre en toute confiance ». Anny Duperey note alors que « des malaises très inquiétants sont alors apparus en rafale », et s’insurge : « Je suis particulièrement révoltée lorsque j’ai lu des propos dans le style "Tout changement est anxiogène…", surtout chez des patients soumis, de par leur pathologie, à des "troubles de l’humeur" – comme si nous étions des imbéciles influençables, des faibles d’esprit prêts à "se faire des idées" pour un rien. C’est insultant ». Que les femmes sont nombreuses à pointer du doigt.

« Quand on sait que ce produit est vital pour des milliers de personnes, dont on pourrit la vie sans même qu’elles sachent pourquoi on les oblige à subir cela, c’est un honteux scandale. »

Elle dresse alors la (trop longue) liste des effets secondaires qui ont progressivement envahi son quotidien. Un exemple ? « Epuisement tel, que pour assurer une journée de tournage, je me vois contrainte de prendre moult cafés, ou du Guronsan pour "tenir" la journée, après, je m’écroule », confie Anny Duperey. Elle interpelle ensuite la ministre de la Santé, relayant de nombreuses questions que se posent aujourd’hui les patient(e)s malades de la thyroïde confrontés aux mêmes difficultés. « J’ai entendu aussi affirmer que ces malaises étaient "transitoires" – comment le savent-ils, puisque les malades français sont les premiers à expérimenter cette formule ? Et que veut dire "transitoire" alors qu’apparemment, aucun des effets secondaires ne faiblit au fil des mois, et qu’au contraire, chez moi ils augmentent ? », interroge-t-elle. « Quand on sait que ce produit est VITAL pour des milliers de personnes, dont on pourrit la vie sans même qu’elles sachent pourquoi on les oblige à subir cela, c’est un honteux scandale », s’exclame alors l’actrice.

Une Française porte plainte

Le 1er septembre, une Française a porté plainte contre le laboratoire Merck pour « mise en danger de la vie d'autrui » après avoir subi des problèmes de santé liés, selon elle, à la nouvelle formule du Levothyrox. « J'ai déposé plainte car nous n'avons pas été informés d'un changement de formule, rien dans la notice ne l'indique », a expliqué Anne-Catherine Colin-Chauley, 58 ans, à l’AFP, comme le rapporte « Paris Match ». Vendredi, l’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) a reconnu dans les colonnes du « Monde » qu’ « il y a eu un défaut d’information aux patients ». Sur le Web, la mobilisation ne faiblit pas et la pétition lancée fin juin appelant au retour de l’ancienne formule a été signée plus de 189 000 fois.