Les clichés ont la vie dure. Surtout lorsqu'ils sont profondément ancrés dans le cerveau. Des chercheurs italiens, de l'Université de Milan-Bicocca, ont étudié le cerveau de 15 étudiants confrontés à des stéréotypes de genre afin de trouver des marqueurs électrophysiologiques communs. Leurs résultats, publiés dans la revue Neuroscience, montrent que le cerveau traite ces informations bien plus en profondeur que ce que l'on aurait pu penser.
Comme une erreur linguistique
Pour analyser cela, les scientifiques ont enregistré l'activité électrique cérébrale (via l'électroencéphalogramme ou l'EEG) de volontaires confrontés à la lecture de 240 affirmations violant ou non des stéréotypes de genre. Poncifs tant masculins ("perdre sa pipe en sortant de la classe de danse classique") que féminins ("en changeant l'huile du moteur, elle s'est tachée"). Bien que l'âge moyen des cobayes - 24 ans - puisse laisser penser qu'ils seraient davantage affranchis des théories du genre, l'expérience a montré qu'ils ont traité cela comme des erreurs linguistiques ou de syntaxe, dont les règles sont enracinées depuis l'enfance. La région cérébrale la plus impliquée dans le traitement de ces informations est le gyrus frontal moyen. La jonction temporo-parétiale et les gyrus temporaux supérieur et moyen sont également engagés. Reste à savoir de quelle façon le cerveau pourrait se débarrasser de ces dogmes et en intégrer de nouveaux
La zone du cerveau la plus active dans la représentation du préjugé sexuel est le cortex préfrontal moyen droit (en haut) et la jonction temporo-pariétale gauche (gyrus supramarginal, (en bas). © Neuroscience