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Le taux de particules fines présentes dans l’air du métro dépasse le seuil fixé par l’OMS

Le taux de particules fines présentes dans l’air du métro dépasse le seuil fixé par l’OMS

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A la station Châtelet, le taux de particules fines peut être jusqu’à huit fois plus élevé que sur le périphérique aux hures de pointe (© Rose Trinh/Flickr)

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Par Jeanne Pouget

Publié le

La RATP a réalisé des mesures de qualité de l’air dans les tunnels du métro parisien : la concentration en particules fines y dépasse largement les seuils d’exposition recommandés par l’Organisation mondiale de la santé.

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En 1997, la RATP a mis en place un système de surveillance de la qualité de l’air et de l’environnement souterrain visant à mesurer la présence de différents polluants comme le monoxyde et le dioxyde d’azote ou encore les particules en suspension. Trois stations, Châtelet (sur la ligne 4), Franklin Roosevelt (ligne 1) et Auber (RER A) sont ainsi équipées de laboratoires de mesures avec des relevés effectués en continu avant d’être partagés sur le site.

Un système qui a permis de mettre en évidence la forte pollution qui sévit dans les couloirs du métro parisien depuis plusieurs années. En 2015 déjà, Le Figaro rapportait que la station Châtelet pouvait atteindre plus de 150 microgrammes PM 10 (particules en suspension dont le diamètre est inférieur à 10 micromètres) par mètre cube, voire des pics à plus de 1 000 microgrammes aux heures de pointe. Avec une moyenne de 180 microgrammes à Auber tandis que Franklin Roosevelt restait plus ou moins épargnée. Rappelons qu’en France, le seuil d’alerte aux particules en extérieur est situé à 80 microgrammes…

Le métro est plus pollué que le périphérique

Pour mieux visualiser cette pollution invisible qui sévit dans les transports en commun, France Info a réalisé une infographie conçue sur la base d’une journée type pour un voyageur, selon les relevés effectués en 2017 par la RATP. Elle y a ajouté des points de comparaison : l’avenue des Champs-Élysées et le périphérique parisien. Le graphique est sans appel : hormis pendant la nuit, les concentrations en PM10 sont largement supérieures dans le métro parisien. Elles sont même quatre fois plus élevées à Auber et Franklin Roosevelt que sur le périphérique et l’avenue des Champs-Élysées et plus de huit fois plus à la station Châtelet. De quoi nous faire voir nos trajets quotidiens d’un autre œil.

Quel impact sur notre santé ?

Depuis plusieurs années, les syndicats des travailleurs du métro tentent d’alerter les pouvoirs publics et les usagers sur cette pollution qui provient à la fois de l’air extérieur, des travaux en cours et du freinage mécanique des trains. Selon une étude publiée en septembre 2015 par l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses), les particules retrouvées dans le métro sont “au moins aussi toxiques à court terme que les particules de l’air ambiant extérieur”, rappelle France Info.

Pour l’heure, il n’existe pas de réglementation sur l’air dans ces espaces. Si en extérieur, la concentration en particules fines ne doit pas excéder les 50 microgrammes par mètre cube d’air plus de 35 jours par an, aucune valeur limite d’exposition n’existe dans les réseaux ferroviaires souterrains. De son côté, la RATP assure mener des actions visant à réduire la présence des microparticules dans l’air comme plus de ventilation ou l’investissement dans des systèmes de freinage électrique.