"Meuf", le premier réseau social français exclusivement réservé aux femmes

Claire Suco est la fondatrice de l'application "Meuf" entièrement réservé aux femmes ©Radio France - Manon Derdevet
Claire Suco est la fondatrice de l'application "Meuf" entièrement réservé aux femmes ©Radio France - Manon Derdevet
Claire Suco est la fondatrice de l'application "Meuf" entièrement réservé aux femmes ©Radio France - Manon Derdevet
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Depuis le 21 février, Claire Suco, une entrepreneuse parisienne de 32 ans a mis en service son application "Meuf". Un réseau social entièrement dédié aux femmes pour leur permettre de parler entre elles, sans sujet tabou.

L'avortement, les violences sexistes et sexuelles, les règles ou encore la ménopause, autant de sujet que les utilisatrices de l'application "Meuf" peuvent aborder sans crainte. Depuis le 21 février, elles sont 30.000 à avoir voulu s'inscrire sur le nouveau réseau social gratuit entièrement réservé aux femmes. Un succès tel que sa fondatrice Claire Suco a dû faire une liste d'attente, le temps d'adapter l'application et de vérifier l'identité de chaque demandeuse.

Cette entrepreneuse parisienne de 32 ans a eu l'idée de créer le réseau social en 2021. "J'ai avorté, ça a été un moment très difficile, je n'allais pas bien et j'avais vraiment besoin de pouvoir parler à d'autres femmes. Mais je ne trouvais pas, donc je suis un peu restée toute seule. C'est à ce moment là qu'une graine s'est plantée et que je me suis dit qu'il y avait peut-être quelque chose à faire", raconte-t-elle. C'est donc finalement début 2024 qu'elle décide d'abandonner la marque de vêtements qu'elle avait fondée pour se consacrer entièrement à l'application baptisée "Meuf".

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Chaque utilisatrice fait d'abord une demande d'inscription puis son identité est vérifiée deux fois : une première fois via une photo de sa carte d'identité et une deuxième fois avec une photo d'elle-même. Une non-mixité primordiale selon Lola, une utilisatrice. "L'application vient vraiment répondre à un besoin qui n'existe pas dans les autres réseaux sociaux : pouvoir parler et échanger sur des sujets  qui concernent les femmes, intimes et tabou", explique-t-elle. "Par exemple le post-partum : j'ai accouché il y a sept mois et si j'avais eu l'application "Meuf" j'aurais pu poser des questions, trouver des réponses. On se sent écoutées et reconnues dans nos souffrances", complète Lola.

Selon  un rapport publié en novembre 2023 par le Haut conseil à l'égalité entre les femmes et les hommes, sur Instagram, 68% des contenus propagent des stéréotypes de genre, 27% contiennent des propos à caractère sexuel et 22% des propos à caractère sexiste. Sur TikTok, 61% des vidéos présentent des comportements stéréotypés masculins et 42,5% des séquences d’humour et divertissement contiennent des représentations dégradantes des femmes.

"Un refuge"

"Meuf" a été conçu comme un "refuge" face au harcèlement dont sont victimes de nombreuses femmes sur les réseaux sociaux, milite Claire Suco. "L'idée c'est qu'il y ait au moins un endroit où nous, en tant que femmes, on se sentent complètement libres, vraiment en sécurité, qui permette de comprendre les choses que l'on a pu vivre et prendre de la force, et être mieux après dans des endroits en mixité, sur les réseaux sociaux ou dans la vraie vie", assure-t-elle.

Claire Suco a fait une levée de fonds et récolté 500.000 euros pour développer l'application. Elle compte développer dans les mois à venir de nombreuses fonctionnalités, comme une carte interactive qui permettrait d'indiquer aux utilisatrices les lieux "les commerces gérés par des femmes, les lieux "safe", mais aussi par exemple se retrouver avec une autre utilisatrice avec qui on voudra parler d'un sujet en particulier", explique l'entrepreneuse. Son ambition est aussi internationale pour permettre à toutes les femmes du monde de se retrouver sur ce nouveau réseau social spécialement conçu pour elles. Claire Suco espère atteindre les 20 millions d'utilisatrices d'ici 2026.

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