Cet article vous est offert
Pour lire gratuitement cet article réservé aux abonnés, connectez-vous
Vous n'êtes pas inscrit sur Le Monde ?

Narges Mohammadi, Prix Nobel de la paix 2023 : « La République islamique d’Iran mène une guerre à grande échelle à l’encontre de toutes les femmes »

« Le Monde » publie la traduction d’un message vocal enregistré clandestinement par l’Iranienne incarcérée dans la prison politique d’Evin, à Téhéran, où elle purge une peine de douze ans. La journaliste et militante y souligne le rôle des femmes iraniennes dans la résistance contre la théocratie militaire des mollahs, et les exhorte à poursuivre la lutte.

Publié le 23 avril 2024 à 05h50, modifié le 23 avril 2024 à 09h09 Temps de Lecture 3 min. Read in English

Article réservé aux abonnés

[Ce texte est la transcription d’un message vocal réalisé clandestinement, le 21 avril 2024, en persan, par la militante iranienne pour les droits humains Narges Mohammadi, d’une cabine téléphonique de la section des femmes de la prison politique d’Evin, dans le nord de Téhéran, où elle est emprisonnée.

En raison du prix Nobel de la paix qui lui a été attribué en décembre 2023 et de la poursuite de ses activités militantes, en prison, en soutien au mouvement « Femme, vie, liberté », Narges Mohammadi est interdite de tout contact téléphonique. Aidée de sa codétenue Sepideh Gholian, journaliste emprisonnée pour avoir exercé son métier, Narges Mohammadi a pu échapper furtivement à la vigilance de leurs geôliers et transmettre ce message – un acte qui les expose toutes deux à de nouvelles poursuites, de nouvelles condamnations et de nouveaux châtiments.]

Valeureux peuple d’Iran, je suis Narges Mohammadi. Vous entendez ma voix depuis le quartier des femmes de la prison d’Evin. Ma carte d’appel téléphonique a été désactivée il y a cinq mois par l’administration pénitentiaire, ce qui me contraint à utiliser celle que possède ma codétenue, Sepideh Gholian.

Il y a une heure, une jeune femme nommée Dina Ghalibaf a été conduite dans la cour du quartier des femmes de la prison d’Evin, le corps couvert d’hématomes, après avoir été agressée sexuellement.

Pendant des années, nous avons été témoins des agressions, des abus sexuels et des passages à tabac de nombreuses femmes de tout le pays de la part d’agents du gouvernement. Cependant, aujourd’hui, la République islamique – qui ne se trouve pas en position de force, mais de fébrilité – mène, en désespoir de cause, une guerre à grande échelle à l’encontre de toutes les femmes, et ce, dans toutes les rues d’Iran.

Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Narges Mohammadi, la Prix Nobel du courage

Pour mettre fin à cette guerre impitoyable et contraindre la République islamique à battre en retraite, il existe deux scénarios. Soit nous, femmes d’Iran, sommes contraintes de nous battre seules, auquel cas nous continuerons de payer un lourd tribut pour notre liberté : en l’occurrence, la mort assurée. Soit le peuple iranien tout entier, et les peuples du monde à sa suite, se bat à nos côtés et nous aide ainsi à lutter tout en préservant nos vies.

Le visage macabre de l’apartheid de genre

A toutes celles et tous ceux qui composent le peuple iranien : je vous demande, que vous soyez artistes, intellectuels, travailleurs, enseignants ou étudiants, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays, de protester de toutes vos forces contre cette guerre qui est faite aux femmes.

Il vous reste 43.04% de cet article à lire. La suite est réservée aux abonnés.

Lecture du Monde en cours sur un autre appareil.

Vous pouvez lire Le Monde sur un seul appareil à la fois

Ce message s’affichera sur l’autre appareil.

  • Parce qu’une autre personne (ou vous) est en train de lire Le Monde avec ce compte sur un autre appareil.

    Vous ne pouvez lire Le Monde que sur un seul appareil à la fois (ordinateur, téléphone ou tablette).

  • Comment ne plus voir ce message ?

    En cliquant sur «  » et en vous assurant que vous êtes la seule personne à consulter Le Monde avec ce compte.

  • Que se passera-t-il si vous continuez à lire ici ?

    Ce message s’affichera sur l’autre appareil. Ce dernier restera connecté avec ce compte.

  • Y a-t-il d’autres limites ?

    Non. Vous pouvez vous connecter avec votre compte sur autant d’appareils que vous le souhaitez, mais en les utilisant à des moments différents.

  • Vous ignorez qui est l’autre personne ?

    Nous vous conseillons de modifier votre mot de passe.

Lecture restreinte

Votre abonnement n’autorise pas la lecture de cet article

Pour plus d’informations, merci de contacter notre service commercial.