Violences faites aux femmes en Australie: le gouvernement sommé d'agir rapidement

De notre correspondant à Sydney,

Un féminicide est perpétré tous les quatre jours, et ces actualités récentes ont déclenché une vague de manifestations à travers tout le pays. Des milliers de personnes, et pas seulement des femmes, ont défilé dans toutes les grandes villes du pays, mais aussi dans la capitale, Canberra, sous les fenêtres du Parlement, pour exiger des autorités qu’elles considèrent la question des violences faites aux femmes, qu’elles soient conjugales ou pas, comme une urgence nationale, et qu’elles agissent en conséquence. 

Ainsi, elles réclament des moyens bien plus importants pour venir en aide et pour protéger les femmes qui sont victimes de violences conjugales, plus de fermeté à l’égard des hommes violents mais aussi des changements majeurs, dans les mentalités. Autrement dit, en finir avec le machisme et encadrer bien plus strictement, voire interdire les courants dits masculinistes.

Un sujet sur lequel elles pensent qu’il faut travailler dès le plus jeune âge. Et de fait, de nombreux enseignants, et plus particulièrement des enseignantes, assurent que les jeunes garçons et les adolescents, consomment sur les réseaux sociaux de plus en plus ce genre de contenus, qui véhiculent une image fausse et très négative, des femmes et de leur place dans la société.

Actions concrètes

Les autorités australiennes ont entendu ces revendications. La semaine dernière, le Premier ministre a annoncé qu’il allait débloquer un milliard de dollars à un programme destiné à aider les femmes fuyant des violences conjugales. Il compte également imposer aux sites pornographiques des mesures beaucoup plus strictes de vérification de l’âge de leurs utilisateurs, le porno devenant de plus en plus la première forme d’apprentissage de la sexualité auprès des plus jeunes.

Or, la sexualité dans le porno a peu à voir avec la réalité. Par ailleurs, il donne presque toujours une image dégradante des femmes. Enfin, le gouvernement fédéral compte également lancer une vaste campagne d’information, à la fois pour éclairer le public sur la réalité des violences subies par les femmes, mais aussi sur ce qu’on pourrait qualifier de « misogynie ordinaire ».

Cela ne va pas aussi loin que le réclamaient certaines organisations féministes, qui souhaiteraient par exemple que soit créé un registre des auteurs de violences faites aux femmes, sur le modèle de ce qui existe dans certains pays pour les pédophiles. Et surtout des moyens beaucoup plus importants pour venir en aide aux femmes victimes de violences. Mais c’est malgré tout un pas dans la bonne direction.

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