Un religieux saoudien suspendu pour avoir dit que les femmes avaient un «quart» de cerveau

Ses propos insultants ont choqué en Arabie Saoudite. Saad al-Hijri a été interdit de prêche par les autorités.

Le cheikh Saad al-Hijri a ensuite déclaré que «sa langue avait fourché».
Le cheikh Saad al-Hijri a ensuite déclaré que «sa langue avait fourché». Twitter

    Les femmes ont normalement «la moitié du cerveau» d'un homme. Mais elles n'en ont plus qu'un «quart» quand elles vont faire du shopping. Elles ne doivent donc pas être autorisées à conduire un véhicule... Cela ressemble à une mauvaise blague. Et pourtant, c'est un dignitaire religieux saoudien qui l'affirme très sérieusement.


    Même dans le royaume ultraconservateur qui applique une version rigoriste de l'islam, ces propos ont choqué. Conséquence : ce religieux nommé Saad al-Hijri a été interdit de prêche, ont indiqué vendredi les autorités saoudiennes. Il a été suspendu de toute activité religieuse dans la province d'Asir (sud) après que ses propos eurent défrayé la chronique sur les réseaux sociaux.

    «Atteinte aux valeurs d'égalité, de justice et de respect»

    La sanction imposée à ce religieux par les autorités «est un signe montrant que les plateformes de prêche ne seront pas utilisées pour porter atteinte aux valeurs d'égalité, de justice et de respect des femmes inhérentes à l'islam», a précisé le porte-parole du gouverneur de la province d'Asir dans un communiqué. «Quiconque utilisera ces plateformes de prêche dans le futur pour porter atteinte à ces valeurs sera suspendu», a-t-il poursuivi.

    Après avoir été sanctionné, le religieux a indiqué que sa «langue avait fourché», selon le journal en ligne Sabq. Ses propos, dénoncées par des militants des droits de la femme, ont toutefois reçu des soutiens dans des milieux conservateurs.

    Les femmes n'ont pas le droit de conduire en Arabie saoudite, un pays où elles sont maintenues à l'écart des hommes qui ne sont pas membres de leur famille dans les lieux publics. Les Saoudiennes sont en outre soumises à la tutelle de membres mâles de leurs familles --généralement le père, le mari ou le frère-- pour pouvoir faire des études ou voyager. Pour la première fois,en 2015, elles ont pu voter aux élections locales. Depuis juin dernier, elles peuvent désormais étudier, voyager et avoir accès à certains soins de santé sans l'autorisation de leur tuteur (homme). Mais l'interdiction de conduire demeure.