Lifestyle : Dans les coulisses de l'Hôtel des Indes, le palace fétiche d'Audrey Hepburn
©hoteldesindesEn 1858, l'actuel Hôtel des Indes est construit pour accueillir des bals grandioses dont les invités sont triés sur le volet par le baron Willem Van Brienen, propriétaire des lieux et régisseur du Roi Guillaume III. Son goût, exquis, a été conservé : les poignées de portes superbement gravées d'un « B » représentent les vestiges de cette ère révolue. En 1881, la demeure familiale est vendue à un hôtelier. C'est l'ouverture de l'Hotel des Indes. La femme de Napoléon Bonaparte, l'Impératrice Joséphine, a été la toute première à signer le livre des clients et le Tsar Nicolas II sauva (sans le savoir) l'hôtel de la faillite en y tenant une conférence sur la Paix en 1899. Ce rassemblement attira tous les regards et tous les plus grands chefs d'État.Les hôtes important ne cessèrent alors de se presser dans ce superbe hôtel en plein cœur du centre de la ville : la grande danseuse russe Anna Pavlova (qui y terminera ses jours), l'espionne Mata Hari, le grand compositeur russe Igor Stravinsky, la danseuse franco-américaine Joséphine Baker (qui louera une chambre pour son singe de compagnie), le président américain Eisenhower, le premier ministre anglais Winston Churchill ou encore l'aviateur Charles Lindbergh. C'est en 2006 que le majestueux établissement renoue avec sa splendeur passée grâce aux travaux de l'architecte français Jacques Garcia et pérpétue ainsi son rôle d'accueil d'hôtes de marques.
©hoteldesindesÀ l'arrivée, sur les pavés de la ruelle historique où l'hôtel semble trôner, la porte tambour et les portiers attendent. L'entrée est époustouflante donnant sur le salon des Indes, organisé en patio (les anciennes étables au temps du régisseur du roi Guillaume III) et décoré dans une opulence baroque contemporaine. Façon Hôtel Costes parisien (le décorateur n'est autre que Jacques Garcia), le lounge prend des allures de boudoir Grand Siècle, entre des fauteuils duveteux carmin et or, des colonnes de marbre, de lourds rideaux et un escalier théâtral. Le superbe chandelier qui trône au cœur de la salle parfait cet ensemble de vie de château magique. Il fait bon s'y installer pour prendre le petit déjeuner au buffet abondant, tout autant que le déjeuner ou le dîner, mais sutout, profiter, en milieu de journée, d'y boire un « High Tea », tradition hautement raffinée et reconnue de la maison. L'envoûtement est total lorsque le pianiste ou la harpiste invitent à un voyage musical au goût d'antan.
©hoteldesindesLe superbe escalier qui s'ouvre sur le salon des Indes amène dans la Rotonde située juste au-dessus et dans les étages (au nombre de 3). Sa majesté concurrence sérieusement l'ascenseur qui, tapissé de velours vert et carrelé de damier, offre, lui aussi, sa part de baroque.
©hoteldesindesTel un salon de bal du XIXe siècle, la salle du restaurant des Indes jouxte le Bar des Indes installé sous la Rotonde, dans le patio. Ses hauts plafonds décorés de moulures dorées, ses multiples ampoules recréant l'éclairage d'origine, ses trois somptueux lustres en cristal, ses rideaux festonnés, ses fauteuils en velours carmin théâtral, tout concourt au spectaculaire de l'accueil Grand Siècle. Dans les assiettes, le raffinement se traduit par une cuisine française d'exception.
©hoteldesindesL'Hotel des Indes est réputé pour sa tradition du « High-Tea » qui consiste à boire du thé, accompagné de mets salés et sucrés, dans l'après-midi. La haute société haguenoise s'attablait, à la fin du XIXe siècle, dans le lounge du palace pour siroter du thé accompagné de quatre petits plats. Le clou du spectacle réside dans l'étagère de friandises finale. Pour rendre hommage à l'actrice légendaire qui prenait son petit-déjeuner devant les vitrines de Tiffany dans Diamants sur canapé, l'Hotel des Indes propose un« Givenchy : To Audrey with love » High Tea. Rappelant les venues de Audrey Hepburn dans son hôtel fétiche de La Haye, les quatre mets s'inspirent des plats favoris de l'icône et sont, chacun, accompagnés d'un thé venu d'ailleurs. Le first course se picore en cinq petits plats, entre un sandwich au carpaccio et un crostini à la tapenade et l'étagère de douceurs oscille entre la gourmandise d'une mousse au chocolat aux perles de chocolat blanc ou la douceur d'un macaron à la framboise.
©hoteldesindesOn se croirait plongé dans l'univers du téléfilm mythique de Sissi impératrice en découvrant cette chaleureuse ambiance façon taverne raffinée aux fenêtres de cristal et au parquet étincelant en bois sombre. Les lourds rideaux indigo mariés aux fauteuils de velours mauve se piquent de moderne en étant associés à des tables basses noires mat ainsi qu'au bar de marbre noir. La cheminée d'inspiration néerlandaise abrite une cave à vins. Les cocktails sont de choix et rappellent les personnalités qui ont fameusement séjournées à l'hôtel : pour la gracile rose hollywoodienne, Audrey Hepburn, le cocktail « My Fair Lady » allie douceur et piquant.
©hoteldesindesLe cœur de l'Hotel des Indes se situe à l'étage 1, par lequel on accède du salon des Indes et l'escalier majestueux au tapis opulent. La vue sur le salon est sublime et le dôme de vitrail surplombant encadre cet espace de réception avec magnificence. Sous les voûtes, sont logées une multitude de petites ampoules rondes, installant une atmosphère de salle de bal à l'ancienne imitant le scintillement des bougies d'antan. Dans ce lieu privilégié, un peu secret, sont exposées des photographies de la grande Audrey Hepburn qui séjourna notamment à l'hôtel lorsqu'elle travaillait avec les Nations Unies et l'UNICEF en tant qu'ambassadrice spéciale en 1988-1989.
©hoteldesindesLes touches de décoration de boudoir raffiné donnent une envie irrésistible de se lover dans les oreillers douillets : l'atmosphère lumineuse, toujours filtrée par les abat-jours plissés, les fauteuils frangés en velours, la tête de lit baroque. Chaque détail invite à un repos rêvé.
Dans les chambres, la salle de bains se fait pourpre ou parme et se pare de carreaux portugais rouges. Les vasques en marbre et les lampes à abats-jours perpétuent l'atmosphère rococo (et extrêmement chaleureuse) de l'hôtel.
Au sous-sol du palace se niche une piscine de 2m2 au cœur du spa. La décoration d'inspiration classique invite à l'apaisement. Un espace salon meublé de confortables méridiennes est attenant.
©hoteldesindesCentre connu pour la diplomatie internationale (la ville abrite aussi le gouvernement et le Parlement néerlandais), La Haye est moins connue pour son superbe centre-ville historique resté d'origine et son ouverture sur la mer du Nord façon station balnéaire. Le Binnenhof, où siège les deux chambres du Parlement haguenois, trône en plein cœur de la ville depuis près de sept cent ans et le Palais Noordeinde, « palais de travail » du roi, est dans la Maison Royale des Pays-Bas depuis 1609. À 3 heures de Paris en Thalys et à 1h d'Amsterdam, la mythique capitale néerlandaise, La Haye, « Cité royale au bord de la mer », est une destination de week-end parfaite : entre les visites culturelles, les escapades au bord de mer et le plongeon dans un autre temps, le dépaysement est assuré.
« Il n'y a aucune femme au monde qui ne rêve de ressembler à Audrey Hepburn » écrit Hubert de Givenchy. Le grand couturier français rend un hommage vibrant à l'actrice qui fut son amie et son égérie dans une exposition de mode. Au musée municipal de La Haye, le Gemeentemuseum Den Haag, sont ainsi exposées les robes qui ont fait la légende Hepburn sur grand écran, de la robe de princesse dans Sabrina à la petite robe noire perlée de Diamants sur canapé. Le duo mythique aurait pu ne jamais exister : quand Audrey Hepburn vient solliciter le couturier en 1954 pour qu'il crée ses costumes pour Sabrina, celui-ci s'attend à voir Katharine Hepburn et refuse d'abord de l'habiller. Un dîner plus tard et c'est le coup de foudre amical et artistique. De cette féconde collaboration de muse à pygmalion, naîtra le vestiaire iconique de l'actrice dans 8 films tels que Drôle de Frimousse et Comment voler un million de dollars. Le couturier dessinera aussi l'allure enviée et inégalée de la femme Audrey Hepburn, sur tapis rouge et à la ville. « Ce sont les seuls vêtements dans lesquels je me sens moi-même. Il est beaucoup plus qu'un grand couturier, il est un créateur de personnalité ». La légende Audrey Hepburn naîtra des doigts de fée du grand couturier.Exposition « Givenchy : To Audrey with Love » au Gemeentemuseum, La Haye.Du 26 novembre 2016 au 26 mars 2017.
Digne d'une scénographie de grand écran, l'exposition « Givenchy : To Audrey with love » expose, sur fond d'extraits de films, les tenues d'Audrey Hepburn, entrées dans l'Histoire du cinéma. Certaines d'entre elles, sélectionnées personnellement par le grand couturier Hubert de Givenchy, n'ont jamais été montrées au public. L'immersion est totale dans ces salles immenses. Outre le panorama de costumes, on peut y admirer les deux robes de mariée d'Audrey Hepburn : pour son mariage avec Mel Ferrer, en 1954, elle se fera virginale en manches bouffantes et coiffée d'une couronne de fleurs immaculées tandis que son union avec Andrea Dotti en 1969 célébrera le rose et les sixties en robe courte à capuche.Exposition « Givenchy : To Audrey with Love » au Gemeentemuseum, La Haye.Du 26 novembre 2016 au 26 mars 2017.