Madeleine Pelletier (1874 – 1939), une femme d’avant-garde

Madeleine Pelletier - Henri Manuel / Bibliothèque Marguerite Durand
Madeleine Pelletier - Henri Manuel / Bibliothèque Marguerite Durand
Madeleine Pelletier - Henri Manuel / Bibliothèque Marguerite Durand
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Il y a ce portrait en noir et blanc. Cheveux noirs coupés courts et jetés en arrière, costume d’homme, mâchoire volontaire : Madeleine Pelletier fait partie de cette première vague féministe de la fin du XIXe siècle et tout en elle respire la femme de combat et de conviction.

Avec
  • Charles Sowerwine Professeur émérite à l’université de Melbourne, Australie et professeur associé au centre d’histoire culturelle de l’université de Versailles - Saint-Quentin en Yvelines.
  • Evelyne Rochedereux Féministe, présidente de l’association CYBEL, a fait poser une plaque à la mémoire de Madeleine Pelletier rue de Gergovie à Paris.
  • Michel Caire Psychiatre et historien.
  • Felicia Gordon Professeure émérite à Wolfson College, université de Cambridge, Grande-Bretagne.
  • Christine Bard Professeure à l'Université d'Angers, spécialiste de l’histoire des femmes et du genre
  • Florence Sitoleux Documentariste. Elle prépare un documentaire audiovisuel sur Madeleine Pelletier et nous mène sur ses traces à Perray-Vaucluse, asile où elle est morte.

Médecin, première femme interne en France, Madeleine Pelletier est atypique, même dans le milieu des féministes.

Droit de vote des femmes, mais aussi refus du féminin, de la sexualité, chasteté militante, virginité comme source d’un féminisme sans concession, volonté de déconstruire la famille, elle prône la révolution sexuelle, le droit à l’avortement.

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Des prises de position qui s’expliquent aussi par son histoire familiale sordide et par son expérience de médecin et l’attention qu’elle portait aux plus démunis. On pouvait la croiser dans les rues de Paris la nuit, un revolver dans la poche afin d’être capable de se défendre toute seule.

Anarchiste, franc-maçonne, médecin des pauvres, antimilitariste, écrivaine et essayiste, on lui doit des essais, des articles, des romans, des pièces de théâtre engagées et de nombreux ouvrages comme La Femme en lutte pour ses droits (1908), L'Éducation féministe des filles (1914) ou Mon voyage aventureux en Russie communiste, où elle raconte son voyage clandestin en Russie soviétique en 1921.

La vie de Madeleine Pelletier finira de façon tragique, puisqu’elle mourra internée contre son gré à l’asile de Perray-Vaucluse en 1939.

Par Céline Du Chéné. Réalisation : Christine Robert. A la technique : Ivan Turk. Mixage : Bruno Mourlan. Avec la collaboration d'Annelise Signoret.

Un très grand merci à Florence Rochefort, chercheuse en histoire des femmes qui m’a fait découvrir Madeleine Pelletier.

DOCUMENTATION

Textes de Madeleine Pelletier

On en trouve une partie importante sur le site de Marie-Victoire Louis.

Quelques textes de Madeleine Pelletier sont aussi publiés aux éditions Indigo-Côté femmes (Mon voyage aventureux en Russie communiste - qu'on peut aussi feuilleter sur le site de la Bnf, Gallica -, La femme vierge, L’éducation féministe des fille).

Sur la vie et l’œuvre de Madeleine Pelletier

  • Biographie de Madeleine Pelletier publiée dans "Le Maitron", dictionnaire biographique du mouvement ouvrier et social.
  • Madeleine Pelletier, psychiatre travestie : article paru sur le site de la revue Double Genre.
  • The Integral Feminist : Madeleine Pelletier, 1874-1939 : Feminism, Socialism and Medicine, de Felicia Gordon, Cambridge : Polity Press, 1990.
  • Madeleine Pelletier, une féministe dans l’arène politique, de Charles Sowerwine et Claude Maignien, Les éditions Ouvrières, 1992.
  • Madeleine Pelletier (1874-1939) : logique et infortunes d'un combat pour l'égalité, sous la direction de Christine Bard, Editions Indigo et Côté femmes, 1992.

Pour en savoir plus

  • L'égalité en marche : le féminisme sous la Troisième République, de Florence Rochefort et Laurence Klejman, Presses de la fondation nationale des sciences politiques, 1989.
  • Le féminisme au-delà des idées reçues, de Christine Bard, Le Cavalier bleu, 2012.
  • Une histoire politique du pantalon, de Christine Bard, Point Histoire, 2014.

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