HARCELEMENT SEXUEL - "Y'a que des femmes comme vous qui se font violer", "je l'agresserais bien", "c'est à cause de femmes comme ça qu'il y a des viols, regardez comment elle est habillée". Les quatre jeunes femmes qui ont mené une expérience sur le harcèlement sexuel ne s'attendaient certainement pas à des réactions aussi virulentes.
Pour son émission "Dossier tabou" diffusée ce dimanche 1er octobre à 21h, M6 s'intéresse aux oppressions que subissent les femmes au quotidien: harcèlement de rue, au travail, culture du viol...
Parmi les séquences fortes de ce documentaire, celle qui montre quatre Lyonnaises habillées différemment dans la rue est particulièrement édifiante. Celles-ci tiennent toutes un panneau sur lequel il est écrit la question suivante: "Ma tenue justifie-t-elle que je me fasse agresser?" Les riverains peuvent coller un post-il sur le corps de la ou les femmes pour lesquelles ils estiment que la réponse est "oui".
Très vite, comme vous pouvez le voir dans l'extrait ci-dessous, la situation dégénère entre les témoins de cette expérience sociale.
Plusieurs hommes estiment en effet qu'une des jeunes femmes, qui porte un crop top, cherche un peu les ennuis en se dénudant ainsi. Ce qui ne manque pas d'énerver certaines femmes présentes lors de la scène, qui leur rappellent alors que c'est pourtant à eux de se tenir et non pas à aux femmes de se restreindre. Mais d'autres femmes, pourtant, pensent également que ce ne sont pas des tenues adéquates.
L'an dernier, neuf étudiantes avaient mené la même expérience dans des rues de Dijon. Les réactions avaient été semblables, tout aussi virulentes: "elles provoquent, elles cherchent", "faut pas trop abuser", "ça peut attirer une agression"...
Très (trop) souvent, on demande aux victimes d'agressions sexuelles comment elles étaient habillées afin de les stigmatiser en sous-entendant que si elles avaient porté des vêtements différents, elles n'auraient pas été violées. Récemment, une exposition de l'université du Kansas a voulu déconstruire cette idée selon laquelle tenue vestimentaire et viol sont liés.
Pour 27% des personnes interrogées dans un sondage réalisé en 2016 pour l'association Mémoire Traumatique et Victimologie, l'auteur d'un viol est moins responsable si la victime portait une tenue sexy.
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