Encore trop peu de femmes managers en France

La France a réduit les écarts de rémunération hommes-femmes. ©Visactu - OCDE
La France a réduit les écarts de rémunération hommes-femmes. ©Visactu - OCDE
La France a réduit les écarts de rémunération hommes-femmes. ©Visactu - OCDE
Publicité

Une montée progressive dans les conseils d'administration.

C’est un constat plutôt maussade que vient de dresser l’OCDE à travers son rapport sur les inégalités hommes-femmes dans le travail. L’organisation pour la coopération et le développement économique estime que peu de progrès ont été accomplis dans le monde depuis ces 5 dernières années. La France se distingue de plusieurs manières. Déjà, il y a les différences de rémunérations. Sur ce plan la France se est pas mal située : l’écart de salaire médian, qui est considéré comme plus pertinent dans les comparatifs que le salaire moyen, est passé sous la barre des 10% … Le problème c’est qu’il ne baisse pratiquement plus. Pour autant, elle n’a pas à rougir devant l’Allemagne ou le Royaume Uni où les écarts sont très nettement supérieurs. Ce n’est donc pas sur ce terrain que les signes de discrimination sont les plus manifestes…

En revanche, on voit qu’il y un sérieux déficit de femmes-employeurs. Fort peu d’entre elles réussissent à développer leur entreprise : l’OCDE dénombre 7 % de femmes chefs d’entreprise, moitié moins que les hommes.

Publicité

Un constat qui va à rebours de toutes les recommandations afin d'encourager les femmes à occuper des postes de responsabilité en entreprise.

A la lecture du rapport de l’OCDE on voit que les femmes sont encore peu représentées dans les postes à responsabilité, que ce soit dans le privé comme dans le public d’ailleurs. Moins d’une sur trois appartient à la catégorie des cadres dirigeants…Même si cette proportion est beaucoup plus élevée qu’outre-Rhin, on se dit que la marge de progression est grande. Mais tout à fait atteignable: il suffit de se tourner vers nos voisins belges qui ont ramené cet écart à seulement 3 %. Preuve au passage que l’Allemagne n’est pas toujours le modèle à copier quand on parle entreprise.

Or, afin de réduire au maximum les inégalités de situation en entreprise, une loi a été adoptée en France qui oblige les plus grandes à accueillir plus de femmes dans les conseils d'administration: la loi Copé-Zimmermann, qui remonter à 2011 sous le mandat de Nicolas Sarkozy.

Sont concernées les sociétés cotées du CAC 40 et les entreprises qui comptent plus de 500 salariés. C’est qu’au début de la décennie, la France figurait parmi les mauvais élèves de la classe européenne avec moins de de 12 % de femmes dans les conseils d’administration. Six ans plus tard, les résultats placent la France en tête des nominations féminines à plus de 42% de femmes dans les fonctions d’administrateurs. D’autres pays ont instauré des quotas, ils sont passés au-dessus de 30 %. Ceux qui se sont contentés d’incitation plafonnent autour de 20%. Loin derrière ! La démonstration, disent les défenseurs de ce type de loi, qu’il faut qu’elle soit contraignante pour obtenir de vrais résultats.

Sont-ils pour autant à la hauteur des ambitions du législateur ? En partie seulement car autant les plus grandes des sociétés se sont mises en route pour féminiser leur conseil d’administration, autant les moyennes, notamment les entreprises de taille intermédiaire ont du mal à suivre, surtout dans l’industrie. Les meilleurs taux de féminisation s’additionnent dans les services.

Une étape qui en appelle d’autres ?

On pense aux présidences de conseils d’administration…Là, on voit que la clôture se resserre fortement : on compte à peine une femme sur dix à la présidence d’un conseil d’administration. C’est vraiment peu…. Trop peu pour les partisans de plus de mixité qui estiment que les entreprises gagnent à féminiser leur conseil d’administration, car ça apporte aussi une ouverture sur les choix à opérer, en plus d’un effet de rajeunissement. On éviterait ainsi de reproduire les schémas de cooptation traditionnelle qui, indirectement, favorisent le vieillissement des conseils d’administration.

L'équipe