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Dans le monde, la présence marginale mais croissante des femmes en politique

L’accession des femmes aux responsabilités en politique reste marginale et difficile, mais le nombre de cheffes d’Etat a doublé depuis l’année 2000. Retour en chiffres.

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Publié le 12 octobre 2017 à 18h12, modifié le 08 mars 2019 à 13h55

Temps de Lecture 4 min.

Après onze ans de présidence, Ellen Johnson Sirleaf, la présidente du Liberia, quitte le pouvoir. Une carrière particulièrement longue au regard de la longévité habituelle des femmes en politique, pour celle qui devint en 2006 la première femme cheffe d’état élue sur le continent Africain. Car la présence des femmes en politique reste encore faible de par le monde.

D’après les données collectées en 2016 par le Forum économique mondial (FEM) dans son Gender Gap Index, 68 pays (soit 35 % des nations souveraines du monde) ont été dirigés par au moins une femme dans les cinquante dernières années.

En 2017, seuls 68 pays ont été dirigés par une femme

Durée d'exercice (en année) des femmes cheffes d'état ou de gouvernement des 51 dernières années (1966-2017). En orange figurent les pays où une femme a assuré un mandat intérimaire (non compris dans les 68 pays).

Si le nombre de cheffes d’état ou de gouvernement continue de progresser dans le monde, il s’agit encore d’un cercle assez restreint. On en dénombre, à l’heure actuelle, un peu moins d’une trentaine, dont la liste figure ci-dessous.

Liste actuelle des femmes cheffes d'état ou de gouvernement

Dans son rapport sur les inégalités hommes-femmes publié en 2016, le FEM recensait 56 pays (sur 146 étudiés) à avoir eu une femme à leur tête depuis 1966. Les femmes dirigeantes sont restées moins de cinq ans au pouvoir dans trente et un de ces pays, environ un an dans dix d’entre eux et moins d’un an dans treize pays, ce qui souligne la brièveté avec laquelle les femmes dirigeantes ont exercé le pouvoir.

Il s’agit bien souvent, sur ces périodes courtes, d’assurer un intérim suite à une vacation du pouvoir, entre deux mandats exercés par des hommes. Comme par exemple en Grèce où Vassilikí Thánou-Christophílou a été première ministre durant vingt-cinq jours après la démission d’Alexis Tsipras et avant que celui-ci ne remporte les élections anticipées ; ou encore en Autriche, où Doris Bures coassure par intérim les fonctions de président fédéral suite à l’invalidation des résultats de l’élection présidentielle en 2016. Le record de brièveté est détenu par Ivy Matsepe-Casaburri, qui assura un intérim de… quatorze heures, entre les 24 et 25 septembre 2008, suite à la démission du président sud-africain Thabo Mbeki.

Asie, le Bangladesh en tête

L’Europe est le continent où l’on retrouve le plus de pays dirigés actuellement par une femme avec quatorze pays, soit quasiment autant que dans le reste du monde.

L’Asie reste cependant le continent où ces cinquante dernières années ont connu le plus souvent des dirigeantes politiques. Le Bangladesh en tête, puisqu’il a été dirigé vingt-trois de ces cinquante dernières années par deux femmes politiques, Sheikh Hasina et sa rivale Khaleda Zia. Situation similaire chez le voisin indien, qui a connu deux leaderships féminins ayant cumulé vingt et un ans d’exercice du pouvoir : la première ministre Indira Gandhi, qui fut la seule et unique femme à occuper ce poste en Inde (durant seize ans) et la présidente Pratibha Patil, qui a exercé son mandat de 2007 à 2012. Les Philippines et le Sri Lanka complètent le « top 6 » aux côtés de deux pays européens : l’Irlande et l’Islande.

En Europe, les pays nordiques sont ceux où les femmes politiques ont exercé le plus de responsabilités d’état. L’Irlande et l’Islande en tête (avec respectivement vingt et un et vingt ans), suivis par la Norvège et la Finlande (treize et douze ans). Les pays baltes suivent le classement en Europe : dix ans en Lituanie, sept ans en Lettonie et un an en Estonie, où Kersti Kaljulaid est devenue la première femme à présider son pays le 10 octobre 2016. La Suède est une exception notable puisqu’il est le seul pays du nord du continent à ne jamais avoir été dirigée par une femme politique.

Depuis 1966 et la première première ministre indienne, le nombre de cheffes d’Etat est passé de quelques unes à presque soixante-dix, et a doublé depuis 2000.

Une parité croissante au sein des gouvernements et parlements

Parmi les 144 pays étudiés par le Forum économique mondial dans son rapport publié en 2016, la présence de femmes élues au sein de parlements ou nommées à des postes ministériels est plus forte que pour des responsabilités d’Etat. Plus de 95 % des gouvernements comportent des femmes, là où celles-ci n’atteignent les plus hautes responsabilités que dans 15 % des pays (à l’heure actuelle).

Part des femmes dans les gouvernements
Pourcentage de femmes au sein des gouvernements, en 2016.

Les données publiées par le FEM indiquent que seuls six pays n’ont pas encore connu de ministres femmes (Bosnie-Herzégovine, Pakistan, Slovaquie, Arabie saoudite, Hongrie et Brunei). En dehors des zéros pointés, d’autres pays ont des gouvernements quasi exclusivement masculins. C’est le cas de l’Azerbaïdjan, du Liban ou encore de la Turquie, qui ne comptent qu’une ou deux femmes ministres.

Les gouvernements les moins paritaires

(A l'exception des gouvernements ne comportant aucune femmes)

A contrario, quatre pays ont 50 % ou plus de femmes au sein de leur gouvernement, dont la France.

Les gouvernements les plus paritaires

Dans le monde, les gouvernements sont en moyenne composés de 20 % de femmes.

La situation est similaire lorsqu’on observe la présence des femmes dans les parlements nationaux. Deux pays sur les 144 étudiés n’ont aucun parlementaire de sexe féminin (le Yémen et le Qatar) et la moyenne mondiale atteint 22,6 %. Les inégalités entre pays restent cependant très importantes. Le Rwanda et la Bolivie sont les deux seuls pays dont les parlements sont actuellement constitués de plus de femmes que d’hommes (respectivement 64 % et 53 %), mais la présence de femmes reste marginale dans de nombreuses assemblées. La moitié des parlements des pays étudiés par le FEM comportent moins d’une femme sur cinq élus.

Part des femmes dans les parlements
Pourcentage de femmes au sein des parlements nationaux, en 2016.
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