CSDHI – La prisonnière politique, Narges Mohammadi, détenue dans la prison d’Evine, en Iran, a écrit une lettre au Majlis (le Parlement iranien) demandant qu’une enquête soit menée sur les conditions de détention en isolement cellulaire.
Dans sa lettre, elle a souligné que 15 femmes qui ont été maintenues en isolement étaient emprisonnées avec elle dans la prison d’Evine. Elles ont été détenues pendant environ 140 mois dans des sections d’isolement et de sécurité.
Voici ce que l’on peut lire en partie dans cette lettre :
« Vous connaissez certainement le phénomène de « l’isolement cellulaire » et savez que les militants civils, les prisonniers politiques et les prisonniers d’opinion sont maintenus en isolement lors de leur arrestation et sous prétexte d’enquêtes préliminaires continues pendant des jours, des mois et même des années et cette méthode est devenue une pratique courante en République islamique d’Iran.
Vous savez qu’il est illégal de garder les prisonniers en isolement cellulaire et que les institutions judiciaires et sécuritaires, qui ne respectent aucune limite de temps, mettent l’utilisation de l’isolement cellulaire à leur totale disposition …
Vous savez que « l’isolement cellulaire » est une forme bien connue de torture. C’est intentionnel, cela a des effets spécifiques sur les prisonniers et cela a fait de nombreuses victimes …
La tragédie a des aspects alarmants, dont le minimum est de :
– Les prisonniers souffrant de maladies physiques et surtout de maladies mentales
– Obtention de fausses confessions de prisonniers sous pression psychologique
– Emission de lourdes peines fondées sur des aveux reçus de prisonniers en isolement cellulaire
– Suppression de la société civile et de ses militants
– Des incidents choquants, notamment les meurtres de Zahra Kazemi, Zahra Bani Yaghoub et Sattar Beheshti etc …
– Agression immorale, physique et sexuelle contre les prisonniers.
Source : Kurdpa, 10 octobre 2017