Le 1er août 2003, Marie Trintignant meurt sous les coups de Bertrand Cantat. Aujourd’hui, elle est un symbole. Avec cette grâce si singulière, son visage est devenu celui de toutes les femmes victimes de la violence des hommes. Le visage des 123 anonymes tuées par leur conjoint l’an dernier.

Celui des 33 inconnues qui, chaque jour, dénoncent un viol en France. Celui des femmes harcelées ou agressées – 216 000 plaintes déposées en 2016. À toutes ces femmes comme aux actrices contre Weinstein, comme à Flavie Flament contre Hamilton, il en faut, du courage.

Marie Trintignant, on ne t’oublie pas. Il faudra davantage que la médiatisation obscène de Bertrand Cantat (« Les Inrockuptibles » du 11 octobre) pour éteindre ta flamme.

« Une lumière ici requiert une ombre là-bas », écrit Virginia Woolf. Tu es à la fois cette ombre et cette lumière, cette douleur et cet espoir qu’un jour enfin cesse cette violence tout simplement inouïe.