Emploi : ces femmes ont choisi d'être patronnes plutôt que chômeuses !

Alors que les chiffres du chômage pour septembre seront connus mardi soir, zoom sur trois demandeuses d'emploi qui ont décidé de créer leur propre activité.

Emploi : ces femmes ont choisi d'être patronnes plutôt que chômeuses !

    Sur 10 créateurs d'entreprise, 4 sont des femmes. Entre 2013 et 2016, la part des femmes créatrices d'entreprise individuelle est passée de 30 % à 40 % — 554 000 ont été créées en 2016 —, une progression saluée au salon Solution pour mon entreprise (SME) qui s'est tenu les 25 et 26 septembre à Paris et où ces trois chefs d'entreprise sont venues renforcer leur réseau.

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    Juliette Eskenazi aide les «poussins» à «sortir de leur coquille»

    Juliette Eskenazi, 29 ans, en a eu assez de passer ses soirées sur des budgets de communication qui n'étaient pas les siens et dont ses supérieurs récupéraient le mérite. «Etre salariée dans ce monde de requins ne me convenait pas.» Aujourd'hui, son agence Poussin Communication (Paris) aide de jeunes entreprises et TPE à se faire connaître, à «sortir de leur coquille». «On me disait que je visais un créneau non porteur puisque les jeunes pousses n'ont pas de moyens.»

    Tenace, l'entrepreneuse tient le coup les premiers mois grâce à son allocation chômage. Peu à peu, les petits budgets s'amoncellent et lui permettent aujourd'hui de se salarier à hauteur de 2 000 € net par mois. «Communiqués, logos, conseils en stratégie... Ma SARL fournit une palette de prestations sans piétiner les plates-bandes des gros groupes de communication», se félicite-t-elle.

    Entreprendre en France n'est pas évident. «Il faut s'accrocher pour comprendre les arcanes administratifs», soupire-t-elle, sceptique sur les annonces du gouvernement. «Je déteste le RSI, mais je crains qu'après sa disparition ce ne soit encore pire.»

    Dorothée Courteuge, «pourvoyeuse d'emplois»

    A quelques pas de là, Dorothée Courteuge partage ses craintes pour l'avenir. «En doublant le plafond de chiffre d'affaires autorisé aux micro-entrepreneurs, Emmanuel Macron va multiplier leur nombre au détriment d'entreprises classiques pourvoyeuses d'emplois comme la mienne», regrette-t-elle. Lasse d'accumuler les CDD, cette Parisienne a profité d'une période de chômage indemnisé pour créer son entreprise de gestion administrative et de formation, Lydd Consulting. Elle constate que de plus en plus d'indépendants, notamment les médecins, croulent sous la paperasse. «Un client m'a confié réussir enfin à dormir la nuit ! C'est le plus beau compliment qu'on puisse me faire», raconte cette femme de 38 ans, qui a recruté deux salariés.

    Elsa Gourbeille : «La réussite reste fragile»

    Se sentir utile est aussi la raison d'être d'Elsa Gourbeille. A 31 ans, cette jeune maman plaque Paris après le dépôt de bilan de son employeur. Elle retourne chez elle à Béziers (Hérault) et crée Solutial, une plate-forme de mise en relation de compétences dédiée aux TPE, «des structures de moins de 10 salariés qui constituent en Occitanie 90 % du tissu économique». Son entreprise, qui prévoit de réaliser 300 000 € de chiffre d'affaires cette année, les accompagne dans leur développement stratégique et commercial. « La réussite reste fragile », note la jeune femme, qui compte cinq consultants et 350 clients.

    Au salon Solution pour mon entreprise, le président, Alain Bosetti, souligne que ces jeunes femmes ont compris qu'« on évolue dans une société où trouver un client est plus facile que de trouver un employeur. D'ailleurs, interroge- t-il, qu'est-ce qui est plus précaire : avoir un seul employeur ou cinq clients ? »