Alors que le débat sur l’écriture inclusive bat son plein, entre des pro-«plombières», qui rêvent de justice langagière et d’autres qui s’accrochent à leur «madame le directeur», ou entre des pro-«point du milieu» (Français·es) et
[ d’autres qui trouvent ça trop moche ]
, certains ont d’ores et déjà décidé de mettre les pieds dans le gros plat de démasculinisation du français. Ainsi,
[ le site Slate.fr, qui fait savoir qu’il s’engage désormais à appliquer la règle latine de proximité ]
: comme au temps de Ronsard et de Corneille, les adjectifs et/ou participatifs s’accorderont au substantif le plus proche, de sorte que «les pays et les villes étrangères» remplace «les pays et les villes étrangers».
Bizarre ? Que nenni.
, avant que l’Académie française ne déclare la supériorité du masculin sur le féminin, les accords s’effectuaient soit selon la règle de proximité – l’adjectif s’accorde selon le genre et le nombre du nom le plus proche –, soit selon celle de la majorité (s’il y a plus de femmes que d’hommes dans l’assistance, le féminin l’emporte). En sus, on évoquait alors tout naturellement les «administresses» ou les «charpentières», tout comme il était d’usage pour une dame de dire :
«Je suis sûre de cela et je la resterai.»
Alors que le collectif Prenons la une, constitué de femmes journalistes défendant une meilleure représentation des femmes dans les médias, organise ce jeudi un débat intitulé «Les médias sont-ils prêts pour l’écriture inclusive ?»
Slate
prend donc à sa manière les devants. Et tant qu’à mettre le paquet, plus de 300 enseignantes et enseignants, et une centaine de personnalités (journalistes, écrivains et écrivaines, artistes, sénatrices, députées, ex-ministres) prennent aujourd’hui position sur le site. Et promettent qu’elles n’enseigneront plus
«le masculin l’emporte sur le féminin».
Le site Les Nouvelles News, qui veille à traiter l'actualité en toute parité, a déjà embrayé. Allez Ronsard, reviens ! Et allons voir «mignon» si l’écriture inclusive bientôt va éclore.