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Police-Justice

Violences sexuelles: les plaintes ont augmenté de 30% en octobre en zone rurale

Un note a été transmise aux gendarmes pour le traitement des plaintes pour violences sexuelles.

Un note a été transmise aux gendarmes pour le traitement des plaintes pour violences sexuelles. - AFP

Près de 360 plaintes supplémentaires pour abus sexuels ont été enregistrées par les gendarmes au mois d'octobre. Une hausse qualifiée d'"exceptionnelle".

Un effet positif du scandale Weinstein qui a libéré la parole des femmes. Les gendarmes ont enregistré, au mois d'octobre, 30% de plaintes de plus par rapport à la même période l'an dernier. 360 plaintes supplémentaires ont été déposées en zone gendarmerie, c'est-à-dire dans les communes de moins de 20.000 habitants.

Harcèlement sexuel, agression sexuelle, viol... ces plaintes concernent plusieurs délits. Jugée "exceptionnelle", cette libération de la parole ne sera pas seulement la conséquences des différentes affaires médiatiques révélant des violences sexuelles mais serait également provoquée par une meilleure prise en charge de ces victimes. 

Mobilisation à l'ensemble des échelons

Le 10 novembre, une note-express sur l'action de la gendarmerie nationale en matière de violences faites aux femmes a d'ailleurs été envoyée par le directeur général de la gendarmerie nationale, Richard Lizurey, à tous les militaires de la gendarmerie et aux préfets. 

"La lutte contre les violences faites aux femmes exige une mobilisation de l'ensemble des échelons et unités de la gendarmerie nationale et s'inscrit dans le cadre d'une manoeuvre globale, associant tous les partenaires en charge de la prévention et de l'accompagnement des victimes", rappelle le DGGN.

Cette note, qui résume le dispositif de prise en charge, les partenariats et la formation des militaires, a été annotée exceptionnellement d'une mention manuscrite par le général d'armée Richard Lizurey. "Je compte sur chacune et chacun d'entre vous pour tout mettre en oeuvre afin de lutter avec détermination et efficacité contre les violences faites aux femmes", affirme le patron des gendarmes.

Procédure particulière

Cette note précise également que lors de la prise en charge des victimes, "les militaires doivent être à même de détecter l'ensemble des signaux faibles de violences faites aux femmes, qui doivent ensuite donner lieu à une prise de plainte systématique". Dans le cadre de ces procédures, singulières, "une vigilance particulière doit être apportée sur l'administration de la preuve pénale".

Les auditions doivent être effectuées dans un local "adapté", des constatations matérielles doivent être réalisées "dans les meilleurs délais" et une enquête d'environnement "systématiquement diligentée".

Il est également demandé de faire preuve d'une "attention particulière" à "la détection et la matérialisation des cyber-violences ou des victimes exprimant leur détresse sur internet", un "phénomène qui tend à s'amplifier".

Justine Chevalier avec AFP