Que faire de ce sentiment d'injustice et de révolte qui nous étreint face aux violences faites aux femmes ? Depuis le début de l' affaire Weinstein, la parole ne cesse de se libérer sur le harcèlement au travail ou dans la rue, le cyberharcèlement, les agressions sexuelles... Que ce soit sur les réseaux sociaux, via les mouvements #balancetonporc et #metoo, ou en couverture de ELLE, avec neuf rescapées de la violence conjugale ayant eu le courage de témoigner dans notre numéro du 3 novembre, jamais les femmes n'ont dénoncé aussi massivement ce qu'elles vivent au quotidien. Et jamais les hommes n'ont à ce point pris conscience de ces violences. Comment faire pour que cela ne débouche pas sur rien ? Il est plus que nécessaire de soutenir collectivement les bonnes initiatives. Comme la pétition #1femmesur2, qui réclame à Emmanuel Macron un plan d'urgence contre les violences sexuelles, signée par près de 120 000 personnes. Ou l'adresse suisjeseule@gmail.com, ouverte par l'association Parler, de Sandrine Rousseau, pour que les victimes d'un même agresseur puissent, si elles le souhaitent, mener une action en justice.

« Si nous ne nous y mettons pas tous, rien ne changera. »

Les idées ne manquent pas. Pour les faire émerger de la société civile, et pour que les plus plébiscitées soient mises en œuvre sur le terrain, ELLE s'engage au côté de make.org : le 25 novembre, Journée internationale pour l'élimination de la violence à l'égard des femmes, le site de participation citoyenne lance une consultation sur la plateforme stopvff.org. Chacun et chacune pourra y déposer des propositions d'actions et voter pour les solutions proposées par les autres. Les plus fédératrices et les plus engageantes seront transformées en projets concrets, avec l'aide des associations partenaires : la Fédération nationale Solidarité femmes, la Fondation des femmes, Osez le féminisme !, la Fédération GAMS... Et mises en œuvre grâce au soutien de la Fondation Kering, de Facebook, de la région Île-de-France... Le but : mobiliser 500 000 personnes d'ici à fin février. « Pour transformer ces propositions en actions, il faut une adhésion la plus large possible des citoyens, des associations, des entreprises, explique Axel Dauchez, le fondateur de make.org. Les pétitions adressées aux politiques ne sont pas suffisantes face à l'ampleur du problème : si l'on souhaite que les choses bougent dans chaque famille, chaque quartier, chaque village, il faut mobiliser toute la société civile. La libération de la parole et la prise de conscience actuelles sont extrêmement positives, le temps des solutions est venu. Mais, si nous ne nous y mettons pas tous, rien ne changera. » Par où commencer ? Une vingtaine de personnalités nous ont fait part de leurs propositions. Dans lesquelles il est d'abord question de changer les mentalités.

Rendez-vous à partir du 25 novembre sur stopvff.org. La consultation est ouverte jusqu'à fin janvier. Les propositions plébiscitées seront présentées le 8 mars.

Cet article a été publié dans le magazine ELLE du 17 novembre 2017.  Abonnez-vous ici.