Dès son plus jeune âge, Marlène Schiappa a été consciente de l’injustice faite aux femmes. “À partir de 13 ans, raconte-t-elle, j’ai vécu avec ma sœur chez mon père dans une grande ville, et souvent il nous rappelait que pour nous – les filles – sortir dans la rue, ce n’était pas la même chose que pour lui. C’était plus dangereux.” Un souvenir qui a éveillé très tôt son intérêt pour le féminisme, dont elle est désormais le porte-drapeau au sein du gouvernement d’Édouard Philippe.

Schiappa, de mère italienne et de père corse, est l’une des personnalités de la société civile qui forment l’exécutif paritaire d’Emmanuel Macron, en tant que secrétaire d’État chargée de l’égalité [entre les femmes et les hommes]. Pendant sa campagne, le candidat Macron avait promis de créer un ministère consacré exclusivement à la lutte pour les droits des femmes, qui aurait pour objectif d’éviter les inégalités entre les sexes dans tous les domaines. De cette grande promesse il n’est resté qu’un secrétariat d’État (avec un budget moindre), mais celle qui défendait la conciliation [entre vie familiale et vie professionnelle] via son blog à succès Maman travaille n’est pas prête à renoncer à sa mission : combattre le machisme au pays de la séduction.

Premier grand chantier, en finir avec le harcèlement sexuel. Le gouvernement veut adopter au début de l’année prochaine un projet de loi qui prolonge le délai de prescription des délits sexuels contre les femmes de moins de 30 ans, qui