Le premier geste à faire lorsqu’on rentre dans la salle du Fly yoga ou AntiGravity yoga ? Accrocher son hamac à deux anneaux suspendus au-dessus de notre tête, capable de supporter une charge d’environ 500 kg, de quoi nous rassurer un peu. Car ce que l’on s’apprête à faire, c’est bel et bien de voler dans les airs.

Qu’est-ce que le Fly yoga ou AntiGravity  ?

Au début des années 2000, Christopher Harrison, cascadeur et gymnaste de haut niveau à Hollywood, se blesse. Il cherche alors une manière de s'entraîner sans travailler sur ses appuis pour compenser sa blessure. Il pense alors à se servir d'un hamac pour réaliser des postures de fitness et de yoga sans se faire mal. Sa technique appelée AntiGravity fait des émules aux Etats-Unis et s’exporte dans le monde entier, comme ici, à Paris. De son côté, en France,  Florie Ravinet crée en 2009 le Fly yoga, une méthode de yoga dans les airs, en collaboration avec une équipe de kinésithérapeutes et d’ostéopathes. Deux disciplines relativement similaires dont la première s’axe plus sur du fitness quand la seconde a été développée avec une kiné prénatale  pour des femmes enceintes notamment.

« Les deux noms sont différents, mais la technique et surtout les objectifs sont très similaires, nous apprend Noémie Lihn. L’idée est de travailler le renforcement musculaire et l’assouplissement tout en étant suspendue au-dessus du sol. » Reste que certains cours ciblent des méthodes précises mettant plus ou moins l’accent sur des postures de yoga telles des inversions ou des exercices de fitness. Florie Ravinet, de son côté, emploie une technique beaucoup plus douce afin de soulager notamment les femmes enceintes à l’instar de l’actrice Ariane Brodier, enceinte de sept mois et auteure du blog «  9 moi », qui voit dans cette pratique « Un moyen pour mieux respirer, délier les membres et surtout réapprendre l’espace avec son nouveau corps. »

Quels sont les bienfaits de ce yoga aérien ?

On a beau être novice en sport, l’AntiGravity ou le Fly yoga est une pratique ludique et esthétique. On comprend rapidement comment travailler avec cet immense tissu suspendu et surtout, on lui fait vite confiance. Mieux vaut qu’il en soit ainsi car on commence le cours d’AntiGravity  avec une première inversion qui consiste à enrouler ses jambes de chaque côté du hamac et à se retrouver, la tête en bas, à quelques centimètre au sol. Les bienfaits ? Un important effet de décompression de la colonne vertébrale ainsi qu’une meilleure oxygénation du cerveau provoqué par l’afflux sanguin massif dans la tête. « On fait en général trois inversions dans le cours, déclare Noémie. Ça rebooste la circulation du sang, hydrate des endroits du corps mal irrigués comme le visage et, surtout, le hamac crée des points de pression là où il est enroulé ce qui, une fois relâché, relance d’autant plus la circulation sanguine. » On enchaîne alors diverses postures qui viennent aussi bien muscler et affiner les jambes, les abdos ou encore les fessiers. Et les bras dans tout ça ? Ils ne sont pas en reste puisque l’on se tracte régulièrement de bas en haut pour venir s’assoir et se balancer sur notre hamac. Car tel est le côté ludique de ce sport : en quelques minutes on se retrouve plusieurs années en arrière, à faire de la balançoire. Un côté très régressif qui permet de lutter contre le stress, de se vider la tête et surtout de se changer les idées. Surtout à la fin du cours, lorsque l’on finit en boule dans notre hamac comme pris dans une chrysalide. Un spectacle aussi visuel qu’enchanteur.

Côté Fly yoga prénatal, on parvient surtout à soulager son dos, ses lombaires et ses jambes, particulièrement sollicités pendant une grossesse. « En plaçant le hamac au niveau de la partie haute du dos et tout en gardant les pieds au sol, on détend les lombaires », témoigne Ariane Brodier.

Tout le monde peut essayer l’AntiGravity ou Fly yoga ?

Ces cours accueillent un public mixte très éclectique mais il existe quelques contre-indications. « L’ AntiGravity est déconseillé aux femmes enceintes sauf si le cours est vraiment adapté et surtout sans inversion, précise Noémie. Il ne faut pas non plus avoir des problèmes cardiaque, faire de la tension oculaire, avoir des glaucomes, s’être fait des injections de botox dans les six dernières heures ou avoir le vertige. Mis à part ça, c’est un sport ouvert à tous. » Et l’actrice, Ariane Brodier d’ajouter : « Le Fly yoga permet aux mamans, même peu sportives, d’avoir un rapport au corps totalement différent, ça nous réconcilie avec lui. Ça détend aussi et surtout c’est très esthétique. » 

AntiGravity, Klay, 4 bis rue Saint Sauveur, 75002 Paris.

Studio Fly Yoga, 61 rue Faubourg Poissonnière, 75009 Paris.

Ariane Brodier organise une séance de Fly Yoga à partager avec 10 femmes enceintes le 28 novembre prochain.