Les femmes représentent la moitié de la population de la planète. Et pourtant, elles sont quotidiennement victimes de violences genrées.

La violence contre les femmes dans le monde

35% des femmes et des filles sont exposées au moins une fois dans leur vie à une forme de violence physique et/ou sexuelle. En se concentrant sur certains pays en particulier (Le Guatemala, l'Inde, Le Mexique, l'Ouganda), la statistique explose et peut grimper jusqu'à 75%.

Les violences sont en grande partie sexuelles, et elles concernent pour plus de la moitié, des jeunes filles mineures. Par ailleurs, les petites filles sont également victimes de mutilations génitales, mariées de force, et victimes de trafic humain. Pour lutter contre ces traditions ancestrales primitives et ces actes violents, de nombreuses associations et organismes comme l'Unicef, Care, Kering Fundation ou l'ONU Femmes s'engagent à la fois par le biais de campagnes et sur le terrain.

journée filles

Car les violences faites aux femmes ne s'arrêtent pas à nos frontières.

Les répercutions des affaires médiatisées

Depuis les années 1970 et la naissance du Mouvement de Libération des Femmes, le débat public s'ouvre progressivement à la parole de celles-ci. Mais il faut parfois des électrochocs pour qu'elle se libère totalement.

Après les révélations en chaîne initiées par les accusations contre Weinstein, et la médiatisation de ces affaires via les réseaux sociaux avec des hashtags comme #MeToo, les témoignages explosent. Le centre d'appel du 3919 enregistre de très nombreux appels depuis le début du mois d'octobre 2017. Le centre géré par la FNSF a enregistré 27% d'appels en plus entre septembre et octobre 2017.

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"Les femmes en ont ras le bol. Elles prennent conscience qu'elles sont victimes de harcèlement au travail au quotidien et s'expriment. Cela leur permet aussi pour certaines de parler de choses enfouies depuis longtemps. Quelques unes réalisent seulement maintenant qu'elles sont dans une relation abusive et veulent en sortir" explique Françoise Brié, présidente de la Fédération nationale solidarité femmes.

La violence conjugale explose en France

D'après un récent rapport du gouvernement, les violences sont très courantes en France et se déroulent pour la majeure partie au sein du foyer, ce sont des violences conjugales. En 2016, 133 femmes ont été tuées par leur partenaire ou leur ex, c’est à dire une tous les trois jours. Au total, ce sont plus de 100 000 femmes qui portent plainte chaque année, ou sont repérées par les services de police.

Si l'on tient compte du fait que seule une femme sur cinq dénonce son agresseur, plus de 500 000 femmes seraient en réalité physiquement ou sexuellement violentées en France chaque année. Au total, moins de 18 000 agresseurs ont été condamnés par la justice suite à ces plaintes.

 "Dénoncer son agresseur, la question des enfants, les problèmes juridiques. Il faut gérer tout cela, parfois sans soutien. C'est très compliqué aujourd'hui pour les femmes de sortir de la spirale de la violence." poursuit Françoise Brié.

L'engagement de l'état dans la lutte contre les violences

La FNSF ne peut pas tous les traiter, faute de bénévoles et de moyens. L'état doit prendre ses responsabilités en la matière, et venir soutenir ces initiatives et ces supports d'écoute. En novembre 2016, un 5e plan de mobilisation et de lutte contre toutes les violences faites aux femmes entre 2017 et 2019 a été lancé par le gouvernement de François Hollande. 

Le nouveau gouvernement et la secrétaire d'état à l'égalité entre les femmes et les hommes, Marlène Schiappa semblent vouloir intensifier ce travail politique, par le biais d'un renforcement de la loi, et de nouvelles campagnes de lutte contre les violences faites aux femmes. Mais pour beaucoup, la temporalité est trop lente face à l'ampleur du phénomène, et il est nécessaire de mettre en place un plan d'urgence.

Et les besoins sont là : "Il faut plus de financement pour les associations qui accompagnent les femmes, et des fonds pour offrir d'avantage d'hébergement à celles qui en ont besoin. Sans cela, on les abandonne" avance Françoise Brié.

Le président de la République Emmanuel Macron l'a entendu. Il a annoncé à l’occasion de la journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes le 25 novembre, la mise en place d'un plan national "sécurité sexuelle" avec mesures de prévention pour les victimes de violences et de lutte contre le sexisme.

L'importance de l'éducation

Mais traiter les plaintes et accueillir les victimes, si c'est essentiel, cela ne suffit pas. Pour les associations, la problématique principale reste la responsabilisation de tout un chacun dans cette problématique nationale. Il faut d'une part travailler sur la sensibilisation à ce qu'est réellement une violence, et la débanaliser en luttant notamment contre la "culture du viol". Il faut aussi rappeler que ceux qui sont témoins ont aussi un rôle à jouer. François Brié conclut :

Toutes les institutions, depuis la crèche, doivent se saisir du problème, maintenant. Et il doit devenir central et prioritaire dans notre société.

Il est en effet indispensable de travailler en amont sur une meilleure éducation des jeunes enfants, des adolescents et des adultes. Pour que les violences chutent et cessent, il faut avant toute chose lutter contre le sexisme qui infériorise les femmes. Cela se joue à l'école, au travail, à la maison, et nous sommes tous acteurs. 

Sources : rapport du Ministère de l'Intérieur sur les violences, Onu Femmes, FNSF.