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Société Publié le dimanche 25 février 2018 | APA

Une association envisage la ‘’réparation physique’’ des femmes excisées en Côte d’Ivoire

Grand-Bassam (Côte d’Ivoire) - L'Association culturelle Zassa d'Afrique (ACZA), une organisation qui sensibilise contre l'excision depuis près d'une dizaine d'année dans l'ouest ivoirien, a annoncé samedi qu'elle envisage la mise en place d'un service de chirurgie en vue de ‘’réparer physiquement’’ les femmes ivoiriennes déjà excisées qui désirent un accompagnement médical.

‘’Nous rencontrerons les autorités ivoiriennes pour leur expliquer notre projet afin d'avoir un véritable partenariat avec le gouvernement. Le projet de la réparation physique ou transposition des femmes excisées, s'il est mis sur pied, ça sera ouvert à toutes les femmes victimes de ce phénomène dans le pays’’, a expliqué Martha Diomandé, présidente de cette association au cours d'une conférence de presse qu'elle a co-animée avec des médecins européens membres de son organisation dans un grand hôtel de la ville balnéaire de Grand-Bassam au Sud d'Abidjan.

« Notre but au sein de l'association est de travailler à la sensibilisation des populations sur les dangers liés à l'excision. Nous ne réprimons pas ceux qui s'adonnent à ce phénomène. Mais nous menons une sensibilisation en douceur », a indiqué Mme Diomandé.

Poursuivant, elle a ajouté que dans l'ouest ivoirien où son organisation exerce depuis plusieurs années, la sensibilisation a permis, entre autres, la reconversion de dix matrones (accoucheuses traditionnelles qui pratiquent généralement l'excision des jeunes filles dans les villages) et la mise sur pieds de nombreux projets économiques au bénéfice des populations desdites régions en leur demandant en contrepartie d'abandonner l'excision des jeunes filles.

« Dans le rituel de l'excision, il y a des acolytes qui travaillent avec les exciseuses. Donc nous avons créé des projets pour elles dans 15 villages de l'ouest dont Kabakouma afin qu'elles abandonnent l'excision », a-t-elle encore poursuivi ajoutant que « c'est une stratégie que nous sommes en train de mettre en place. On propose à certains parents de scolariser leurs enfants afin qu'en contrepartie, ils ne les fasse pas exciser».

La conférencière qui a longuement expliqué les conséquences néfastes de l'excision dont elle dit avoir été elle-même victime, a encouragé les autorités ivoiriennes à ne pas user de la méthode répressive dans la lutte contre l'excision, mais à plutôt privilégier la sensibilisation. Car selon elle, c'est un « phénomène culturel».

« En France, nous accompagnons les femmes excisées à travers notamment, la chirurgie réparatrice et le soutien psychologique et la prise en charge est à 100%. Mais ici, nous sommes dans la prospection avec les autorités et après nous aviserons », a fait savoir, pour sa part, Dr Harlicot Jean Philippe qui accompagne l'ACZA dans la prise en charge médicale des victimes de l'excision.

Il a par ailleurs, assuré que « la réparation physique permet à la femme excisée de retrouver tous ses sens comme celle qui n'a jamais été excisée ».

L'ACZA qui devrait rencontrer certaines autorités ivoiriennes en charge de la question des mutilations génitales féminines en début de semaine, entamera dès mardi une mission de sensibilisation dans plusieurs villages de l'ouest ivoirien jusqu'au 07 mars prochain.

En Côte d'Ivoire, l'excision est la forme des mutilations génitales féminines la plus pratiquée avec un taux de prévalence de 38% en 2017. Selon les statistiques de l'organisation mondiale de la santé, en Afrique, 91,5 millions de femmes et de filles vivent actuellement avec les conséquences des mutilations sexuelles féminines.

LB/ls/APA
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