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Irlande: vaste mobilisation contre les violences faites aux femmes

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Cette semaine l'Irlande a connu une large mobilisation contre les violences faites aux femmes. Des milliers de personnes se sont rassemblées jeudi et samedi encore dans toute l’île suite à l’acquittement, mercredi à Belfast, de 4 hommes (deux rugbymens nord-irlandais accusés de viol et deux de leurs connaissances qui auraient couvert ce viol). Ce procès et le verdict ont été très médiatisés.

Dublin: les manifestants brandissent des pancartes après que l'international irlandais Paddy Jackson et Stuart Olding aient été reconnus non coupables d'avoir violé une femme à Dublin, en Irlande, le 29 mars 2018.
Dublin: les manifestants brandissent des pancartes après que l'international irlandais Paddy Jackson et Stuart Olding aient été reconnus non coupables d'avoir violé une femme à Dublin, en Irlande, le 29 mars 2018. Twitter /@ SUSIEQMUSIC / via REUTERS
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de notre correspondant à Dublin,

La présence dans le box des accusés de Stuart Olding et de Paddy Jackson, les deux rugbymen, a largement capté l’attention et généré beaucoup de commentaires sur les réseaux sociaux pendant et à l’issue du procès.

Certains internautes ont déploré le verdict et suspecté une certaine clémence liée au statut de stars des deux sportifs. Cependant, bien plus nombreux sont ceux qui ont voulu descendre dans la rue pour dénoncer les violences de toutes sortes qui sont faites aux femmes.

Une culture du viol et de la misogynie

Et qui considèrent que ce procès en était une nouvelle parce qu’il s’est déroulé en public, que le nom de la plaignante a été divulgué et a circulé en dépit de son droit évident au respect de la vie privée, et parce que lors du procès a été révélée une conversation très crue entre les accusés sur la messagerie Whatsapp le soir même du viol présumé. Conversation dans laquelle ils évoquent leurs exploits sexuels et emploient des qualificatifs particulièrement dégradants pour décrire les femmes, dont leur victime.

Le rôle des réseaux sociaux

Le mouvement entend surtout sensibiliser à la parole des victimes de viol. D’où le hashtag #Ibelieveher, littéralement « je la crois », qui s’est répandu sur twitter comme une traînée de poudre et qui est devenu un slogan pour les manifestants. Il faut préciser que juste après le verdict, des associations d’aide aux femmes victimes de violences se sont inquiétées que ce procès en dissuade certaines de porter plainte par peur de ne pas être entendues.

Les réseaux sociaux ont servi de caisse de résonance à toutes sortes d’opinions durant les neuf semaines de procès. La juge de Belfast, Patricia Smyth, avait d’ailleurs imploré le jury de ne surtout pas consulter internet avant de délibérer. Et l’avocat de Paddy Jackson a lourdement critiqué l’intrusion des médias sociaux, assez défavorables à son client. Il a même affirmé que cela avait fait perdre plusieurs jours au tribunal.

Et coup de théâtre vendredi : l'avocat annonce des poursuites judiciaires contre un sénateur irlandais, pour un tweet, supposé diffamatoire, qui relayait le hashtag #Ibelieveher. Depuis, l’avocat de Paddy Jackson a dit qu’il pourrait lancer d’autres procédures contre des utilisateurs des réseaux sociaux. Il n’en fallait pas plus pour déclencher une deuxième vague d’indignation et un nouveau hashtag : #SueMePaddy, autrement dit, « poursuis-moi aussi Paddy », devenu un autre cri de ralliement et de solidarité dans les manifestations pour dénoncer ce que certains voient comme une volonté de faire taire les soutiens de la jeune femme.

Quelle suite à ce mouvement contre les violences faites aux femmes ?

La fulgurance du mouvement a sans doute suscité une prise de conscience. Des associations et des élus appellent à un changement des comportements ainsi qu’à une évolution de la procédure pénale. Cela pourrait peser dans la campagne pour le référendum de la fin mai sur la libéralisation de l’avortement. Les manifestants parlent beaucoup de l’interdiction de l’IVG en Irlande comme d’une autre violence contre les femmes ausso peut-on s’attendre à ce que le sujet reste présent durant la campagne.

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