Suite au scandale des données « spoliées » sur Facebook par Cambridge Analytica, une entreprise spécialisée dans l’influence politique qui a contribué, en 2016, à la campagne présidentielle de Donald Trump, la célèbre plateforme organise une contre-offensive politique et médiatique.
Alors que Mark Zuckerberg doit très bientôt répondre aux questions du congrès américain, Sheryl Sandberg, la numéro 2 de facebook, a commencé à s’exprimer dans les médias.

Cette nuit, elle répondait à une interview de Savannah Guthrie pour l’émission de télévision TODAY sur la chaine NBC.

Interrogée sur l’affaire de la fuite des données des utilisateurs dont le nombre ne cesse d’augmenter depuis la révélation du scandale, - 87 millions d'utilisateurs seraient victimes de Cambridge Analytica - , la directrice des Opérations de Facebook a de nouveau reconnu que l'entreprise n’a pas anticipé l’infraction :

 « Nous n’avons pas compris l’interférence avec la campagne présidentielle… nous avons pensé que les données avaient été supprimées et vous avez raison, nous aurions dû avoir vérifié. »

Si aujourd’hui elle s’engage à vérifier et mieux protéger ses utilisateurs, elle rappelle néanmoins que le modèle économique de Facebook repose sur l’exploitation de nos données par une publicité ciblée. Selon Sheryl Sandberg, qui a avancé quelques solutions - encore hypothétiques - mais en cours de réflexion, le seul moyen fiable de conserver ses données personnelles sur la plateforme de réseaux sociaux est d’imaginer un service payant.

 Ce serait un produit payé.

Explique t-elle avant d’ajouter que l'entreprise "regardait aussi systématiquement toutes les façons dont les données de Facebook sont utilisées." et qu’ils allaient chercher également « d’autres formules d’engagement ».

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Des solutions, oui, mais surtout l’assurance de ne pas se voir voler à nouveau ses données personnelles a t-on envie de réagir... Et de pointer du doigt l’insuffisance de l’entreprise à donner l’assurance à ses utilisateurs que leurs données personnelles peuvent être protégées contre le piratage technologique, qui a souvent une longueur d’avance sur le principe de précaution.

Le scandale Cambridge Analytica en quelques mots

En 2014, Cambridge Analytica a récupéré des données personnelles via un questionnaire psychologique auquel ont répondu 270.000 personnes et qui établissait un profil de personnalité très détaillé en fonction de leur score. En fonction du score il était très simple d’adresser des messages personnalisés.
A l'époque du questionnaire soumis par Cambridge Analytica, les applications autorisées par une personne avaient également accès aux données de ses amis, ce qui explique le nombre exponentiel de victimes de la fuite, alors que le réseau social compte plus de 2 milliards d'abonnés.