ALIMENTATIONVIDEO. Sucres, sels, graisses... Les «aliments qui empoisonnent»

VIDEO. Sucres, sels, graisses... «60 millions de consommateurs» tape sur les «aliments qui empoisonnent»

ALIMENTATIONLa revue épingle plus de 100 produits de grande consommation à éviter...
Illustration de morceaux de sucre
Illustration de morceaux de sucre  - LODI FRANCK/SIPA
M.C. avec AFP

M.C. avec AFP

Sucres, sels, graisses, additifs, nitrites, pesticides cachés… La revue 60 millions de consommateurs s’attaque dans un hors-série paraissant jeudi à l’industrie agroalimentaire en dénonçant « les aliments qui empoisonnent ».

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Du chocolat en poudre qui contient plus de sucre que de cacao aux additifs interdits dans les yaourts, la revue (éditée par l’Institut national de la consommation, un établissement public dépendant du ministère en charge de la consommation) épingle plus de 100 produits de grande consommation.

Le sucre caché, ennemi n°1

L’accusé numéro un, le sucre, est souvent caché. Ainsi dans un flacon de ketchup Heinz de 700 g, on trouve huit tomates et 22 morceaux de sucre. Soit pour 20 g de sauce, autant de sucre que dans deux petit-beurre de la marque Lu. « 80 % du sel absorbé par les Français proviennent des aliments transformés. 70 % des sucres sont ajoutés et cachés » indique la revue.

La lecture du dossier est anxiogène, mais elle vise aussi à donner des armes et des clés au consommateur en rapprochant chaque produit d’une série d’études internationales, dont celle publiée début 2018 dans le British Medical Journal, établissant un « lien sérieux » entre nourriture ultratransformée et risque de cancer.

Mais au fait qu’est-ce qu’un aliment ultratransformé ? Pour l’Association nationale des industries alimentaires (Ania), qui juge le dossier de 60 millions de consommateurs « particulièrement violent », il n’existe « aucune définition officielle » de ce concept, souligne une porte-parole.

Additifs « à proscrire »

Pour la revue 60 millions en revanche, il a été défini en 2009 par le département nutrition de l’université de Sao Paulo au Brésil. Et recouvre des aliments « dont la particularité est d’être fabriqués avec très peu de matières premières brutes (fruits, lait, viande..) et beaucoup d’additifs ou d’ingrédients reconstitués dans le but de leurrer le goût du consommateur et d’obtenir un produit facile à utiliser ».

Au chapitre additifs, 60 millions publie une liste de 50 produits « à proscrire », allant du E102 au E951. Cette liste a passablement énervé l’Ania (Association des industries alimentaires) qui a rappelé que les additifs « ont d’abord été introduits pour la conservation des aliments ».

Trop de viande rouge favoriserait les cancers

Au rayon viande, la revue détaille le « mécanisme pernicieux » du « trop de fer », ou comment, à trop forte dose, le fer contenu dans la viande rouge favorise l’apparition de cancers, notamment du sein pour les femmes. En résumé, la revue préconise pas plus de 500 grammes de viande rouge par semaine, soit 70 g par jour, et moins pour les femmes après 50 ans.

Les céréales « bombes de graisses »

60 millions débusque aussi des graisses cachées dans les céréales des enfants qualifiées de « bombes de graisses », en particulier les marques Tresor de Kellogg’s et Extra Fruits du même Kellogg’s, ainsi que les barres de céréales, les pâtes feuilletées, et, plus surprenant, les poêlées de légumes de Bonduelle ou Picard qui doivent être utilisées sans ajouter de matières grasses.

Le « cheval de Troie » dans les yaourts

Alors que la réglementation française interdit l’ajout d’additifs dans les yaourts, les grandes marques en incorporent en quantité dans les mélanges de fruits qui parfument les desserts lactés : neuf additifs dans le yaourt Carrefour aux fruits recette crémeuse, sept dans le Taillefine aux fraises, et 12 dans le panier de Yoplait nature sur fruits. « Le mélange de fruits sert en somme de cheval de Troie pour contourner la loi », un « subterfuge » qui « dénature un produit simple et bon pour la santé » regrette la revue.

Tout est passé au laser. Même un outil destiné à améliorer l’information du consommateur et lutter contre l’obésité ou le diabète, comme le nouveau système d’étiquetage Nutriscore (basé sur les cinq lettres A, B, C, D, E, et un code couleurs) présente « quelques lacunes », selon la revue.

Cela ne fait « qu’alimenter les peurs », pour les entreprises agroalimentaires

Mise en cause, l’Ania, qui représente 17.000 entreprises françaises du secteur agroalimentaire, a regretté un dossier qui ne fait selon elle « qu’alimenter les peurs ». Il « mélange des études sérieuses avec d’autres qui le sont beaucoup moins », dans le but de « faire douter les consommateurs », alors que le secteur fait « beaucoup d’efforts » dans le sillage des États généraux de l’alimentation « pour tenir ses engagements afin de parvenir à une alimentation plus sûre, plus saine et plus durable », a indiqué une porte-parole à l’AFP.

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