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Fashion Revolution : un événement qui "secoue tout le système de la mode"

RÉVOLUTION MODE 1/7 - Isabelle Quéhé, la responsable du mouvement Fashion Revolution France, explique pourquoi cette semaine est essentielle pour découvrir la mode éthique, une façon de consommer plus responsable pour l'environnement.

La "Fashion Revolution Week" a lieu du 23 au 29 avril 2018.
La "Fashion Revolution Week" a lieu du 23 au 29 avril 2018.
Crédit : iStock / Getty Images Plus
Emeline Ferry
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Une semaine pour repenser sa façon de consommer. Entre le 23 et le 29 avril 2018, c'est la Fashion Revolution Week, une semaine pour comprendre les enjeux de la mode éthique. L'année dernière, 2,5 millions de personnes issues de 92 pays se sont mobilisées à travers le monde pour défendre cette cause.

La mode éthique, c'est une façon de consommer plus respectueuse des hommes, des femmes et de l'environnement. Pendant la Fashion Revolution Week, des ateliers, des défilés, des conférences sont organisés pour montrer qu'il existe une alternative à la "fast fashion", la mode rapide et jetable

L'objectif de cette semaine de mobilisation : faire découvrir les labels, les initiatives, les bons plans de la mode responsable. À Paris, une grande marche aura lieu mardi 24 avril, en commémoration de la catastrophe de Dacca, à l'origine de l'initiative Fashion Revolution.

Les dérives de la "fast fashion"

La prise de conscience a eu lieu il y a cinq ans. Le 24 avril 2013, l'immeuble du Rana Plaza s'effondre à Dacca, au Bangladesh. La catastrophe fait 1.135 morts et plus de 2.500 blessés. Les victimes, des jeunes femmes pour la plupart, travaillaient dans des ateliers de confection textile pour de grandes marques de mode internationales.

"Il y avait déjà eu plusieurs scandales, comme Nike à qui l'on reprochait d'exploiter des enfants dans de mauvaises conditions de travail dans des usines asiatiques, mais la catastrophe de Dacca a marqué les esprits", explique à RTL Girls Isabelle Quéhé, responsable du mouvement Fashion Revolution France

Le 24 avril 2013, l'immeuble du Rana Plaza s'effondre à Dacca, au Bangladesh. Le bilan est de 1.135 morts et plus de 2.500 blessés.
Le 24 avril 2013, l'immeuble du Rana Plaza s'effondre à Dacca, au Bangladesh. Le bilan est de 1.135 morts et plus de 2.500 blessés.
Crédit : A.M. Ahad/AP/SIPA

Un an après, l'initiative Fashion Revolution naît. D'abord sous la forme d'une journée internationale pour commémorer le drame de Dacca, elle devient ensuite un événement qui se déroule pendant une semaine, à la fin du mois d'avril. 

"On vit dans un monde global, il faut avoir conscience de ce qu'il se passe ailleurs", estime Isabelle Quéhé. Engagée dans la mode éthique depuis près de 20 ans, la spécialiste explique que la "fast fashion" fait énormément de dégâts sociaux et environnementaux. Rappelons que la mode est la deuxième industrie la plus polluante au monde, après celle du pétrole.

Dans la course aux petits prix et aux délais toujours plus rapides, "les marques perdent le fil de leur production", explique l'experte. "Pour gagner du temps et de l'argent, elles sous-traitent à des usines qui sous-traitent à d'autres, et ainsi de suite".

Résultat : dans les ateliers de confection, souvent implantés dans des pays pauvres, les employés sont exploités (travail forcé, travail des enfants, non-respect de la liberté syndicale, locaux non-conformes aux normes de sécurité, salaires très faibles...). On estime que 70 % de la production vendue en France est issue d'Asie du sud-est.

"Ce système n'est pas tenable", s'indigne Isabelle Quéhé. "On utilise beaucoup d'eau, beaucoup d'énergie, des produits toxiques, et tout cela a des conséquences".

L'industrie de la mode fait des dégâts énormes

Isabelle Quéhé

Mais la responsable de la branche française de Fashion Revolution reste optimiste. Elle sait qu'il reste encore beaucoup à faire. "Notre mouvement a secoué tout ce système", dit-elle. "Depuis deux ans, on voit de vraies avancées".

Par exemple, la loi sur le devoir de vigilance des entreprises qui doit entrer en vigueur cette année. Elle impose aux entreprises la surveillance d'un large panel de risques liés aux droits fondamentaux de ses salariés et de ses sous-traitants en France ou à l'étranger..

La mode éthique envahit nos placards

Fini les placards qui débordent de t-shirts à 10 euros, fini les chaussures qui cassent au bout de trois mois... Le principe de la mode éthique est de faire des achats responsables : choisir des vêtements de bonne qualité qui dureront longtemps, réfléchir avant d'acheter un nouveau pull ou pantalon. En clair : acheter moins, mais mieux.

Pour Isabelle Quéhé, "c'est une prise de conscience globale de notre façon de consommer". Elle explique : "Cela a commencé par l'alimentation, où on a voulu faire attention à ce que l'on mangeait, puis on est arrivé aux vêtements". 

On ne peut plus faire marche arrière

Isabelle Quéhé

Pour réduire les dégâts, tout le monde peut agir. "Avant la mode éthique, c'était un truc de jeunes trentenaires qui ont voyagé et qui voulaient promouvoir des créateurs locaux", raconte la responsable du mouvement. "Mais depuis quelques années, tout le monde est concerné. On enseigne la mode responsable et le développement durable dans les écoles de mode et de commerce". 

"Maintenant que le mouvement est enclenché, on ne peut plus faire marche arrière", se réjouit Isabelle Quéhé.

Des consommateurs plus exigeants

Les marques de vêtements en produits bio fleurissent et les consommateurs sont de plus en plus nombreux. Selon l'Institut français de la mode, 21,8 % des Français et des Françaises déclarent avoir acheté des vêtements conçus dans une démarche de développement durable en 2017. Ils et elles sont 47,8 % à acheter ou donner des habits déjà portés.

Les consommateurs s'impliquent davantage. Sur les réseaux sociaux, ils peuvent interpeller les marques en postant une photo de leurs habits, accompagnée du hashtag #whomademyclothes (qui a fabriqué mes vêtements ?).

"De plus en plus, les marques répondent", indique Isabelle Quéhé, à propos de ce hashtag. D'après la plateforme dédiée à la mode éco-responsable Slow We Are, près de 2.500 marques ont déjà partagé des informations sur leur chaîne de fabrication. 

"Les consommateurs sont plus exigeants, surtout la génération des millenials, analyse la responsable de Fashion Revolution France. Alors les marques font des efforts, elles sont plus transparentes, elles relocalisent leurs ateliers parfois".

Au Bangladesh, les conditions de travail dans les ateliers de confection textile se sont améliorées depuis l'effondrement du Rana Plaza en 2013. Le salaire a été relevé à 68 dollars par mois et les usines sont inspectées plus régulièrement.

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