La voix des femmes serait plus grave après l’accouchement

Publié le par Hélène Bour

Du fait de changements hormonaux, la voix des jeunes mamans peut être modifiée après l’accouchement. C’est ce que révèle une étude scientifique menée auprès de 20 femmes, suivies pendant dix ans.

C’est un phénomène étrange que certaines chanteuses remarquent : la voix de la femme a tendance à devenir plus grave juste après l’accouchement, et ce de façon transitoire.

Pour la première fois, des scientifiques ont mené une étude expérimentale à ce sujet, permettant de détailler ce phénomène étrange, appelé “laryngopathie gravidique”, pour désigner les modifications du larynx pendant et après la grossesse.

Publiée dans la revue Evolution & Human Behavior, cette étude a porté sur vingt femmes suivies pendant environ dix ans : cinq ans avant la grossesse, puis cinq ans après. Leurs voix ont été comparées à celles de vingt femmes nullipares, n’ayant jamais été enceintes.

La tessiture, soit le ton de voix des participantes, a été mesurée. Cette donnée correspond à la perception de la fréquence fondamentale (ou F0) de la voix d’une personne. Celle-ci varie au cours de la vie, notamment du fait de changements physiques et hormonaux (la mue chez les garçons en est un exemple phare).

En suivant les femmes sur plusieurs années, les chercheurs se sont ainsi aperçus que la F0 des femmes baisse effectivement après l’accouchement, et que ces changements de voix perdurent pendant environ un an.

La voix des mères est devenue significativement plus faible et plus monotone au cours de la première année post-partum par rapport à la grossesse ou avant. [...] Nos résultats démontrent que la grossesse a un effet masculinisant transitoire et perceptuellement saillant sur les voix des femmes”, résument ainsi les chercheurs.

Ces changements dans la voix s'expliqueraient par la variation hormonale induite par la grossesse, qui influe sur la structure du larynx.

Si cette étude montre clairement une modification temporaire de la voix des femmes après une grossesse, les auteurs se veulent prudents, car l’échantillon de participantes demeure relativement faible. D’autres études devront venir confirmer et étayer ces résultats pour valider leurs conclusions.

En attendant, rien n’empêche les futures mamans d’observer, voire de mesurer elles-mêmes ces changements, si tant est qu’ils se produisent chez toutes.

Source : Slate

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