54% des personnes victimes d'un infarctus sont des femmes*. Face à ce chiffre chaque année plus élevé, la Fédération Française de Cardiologie (FFC) a décidé de rediffuser sa vidéo de prévention pour sensibiliser aux symptômes de l'infarctus chez la femme (sur sa chaine YouTube, dans les cinémas et sur les réseaux sociaux). Déjà publiée en 2016, la vidéo avait retenu l'attention. Dans "Un casting pas comme les autres", des actrices avaient été véritablement auditionnées sans connaître la finalité de cet entretien. 

Ainsi, on leur a demandé de jouer la demande en mariage, la rupture amoureuse, l'orgasme, et enfin l'infarctus. Pour les trois premières émotions, la directrice de casting indique derrière la caméra que leur jeu est bien réalisé. Mais pour la dernière prise, elle ne semble pas satisfaite et leur demande de recommencer.

Aucune des comédiennes n'arrive à l'imiter, ce qui s'explique par le fait que de nombreuses personnes ne connaissent pas les symptômes d'infarctus féminin, première cause de mortalité chez les femmes en France.

Les infarctus féminins ont triplé en 50 ans

Les maladies cardiovasculaires, et notamment les crises cardiaques, ne sont en effet pas -et contrairement aux idées reçues-, réservées qu'aux hommes. Lors de ces attaques, les femmes ne ressentent d'ailleurs pas pas les mêmes symptômes que ces derniers. Aussi, l’oppression thoracique, les difficultés à respirer, les palpitations, l'essoufflement à l'effort, parfois au repos, une forte fatigue persistante et les troubles digestifs ainsi que les nausées sont des signes qui doivent alerter la population féminine.

Ces quinze dernières années, le nombre d'infarctus chez les femmes de moins de 50 ans a triplé. Une hausse qui s'explique par l'évolution de leur mode de vie. Aujourd'hui, les femmes fument et boivent davantage, sont plus stressées et sédentaires, et se nourrissent moins bien. Le diabète, l'hypertension artérielle et la pilule contraceptive associée au tabac peuvent également exposer au risque de crise cardiaque.

Selon la FFC, les scientifiques leur consacrent également moins de temps à la recherche. Elles sont donc moins bien diagnostiquées, et arrivent aux urgences parfois une heure plus tard que les hommes !

*chiffres 2016 de la FFC