"Les migraines résultent d’une inflammation et d’une dilatation des vaisseaux des méninges, qui enveloppent le cerveau", explique la Fédération française de neurologie (FFN). Leur origine est génétique, mais les raisons qui déclenchent les crises diffèrent selon les personnes et selon les moments. En observant quand elles surviennent, on peut plus facilement les dompter.

Une méta analyse qui a compilé plus de 60 ans d'études, publiée le 12 avril 2022 dans The Journal oh Headache and Pain a montré que sur une année,  52 % de la population mondiale était touchée. "Pour parvenir à ces résultats, des chercheurs de l’Université norvégienne de science et de technologie (NTNU) ont compilé les données de 357 études publiées entre 1961 et 2020. [...] Les auteurs estiment ainsi que, chaque jour, 15,8 % de la population mondiale souffre d’un mal de tête. Soit près d’une personne sur six !", rapporte Le Parisien.

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Les migraines ne sont pas de simples maux de tête. Ces céphalées intenses qui touchent un seul côté du crâne s’accompagnent souvent de nausées et de vomissements, ainsi que d’une phobie à la lumière, aux bruits ou aux odeurs.

Comprendre ce qui se cache derrière vous aidera à les gérer et à les prévenir au mieux.

Quand la migraine apparaît au début des règles

Près de 15% des femmes sont migraineuses à la fin de leur cycle menstruel. Ces migraines dites cataméniales proviennent de la chute du taux d’œstrogènes juste avant ou au tout début des règles. Cette brusque variation hormonale induit une libération de prostaglandines, des molécules inflammatoires libérées notamment par l’utérus pour faciliter l’évacuation des règles.

Mais comme les prostaglandines circulent dans l’ensemble du corps, elles agissent également sur les artères qui irriguent les méninges et le cerveau.

Résultat : celles-ci se dilatent et provoquent la migraine. Les crises affectent aussi bien les femmes qui prennent la pilule que celles qui ne la prennent pas. Si vous êtes sujettes à ces céphalées, parlez-en à votre gynécologue.

La migraine qui éclate après une journée de travail difficile

La fatigue et le stress professionnel sont générateurs de migraines, surtout lorsqu’on traverse une période éprouvante. L’excès de bruit dans les ateliers ou dans les bureaux en open space multiplie les risques chez les personnes prédisposées.

Sans compter la chaleur accumulée qui tend à dilater les vaisseaux. Le flux sanguin devient soudain très important au niveau du crâne, ce qui génère des douleurs et un mal-être général.  

Les céphalées qui ne s’expriment que le week-end

"La migraine du week-end ou des vacances est un grand classique, surtout chez les personnes hyperactives, constate le Dr Michel Lanteri-Minet, neurologue au CHU de Nice. Le changement de rythme provoque une baisse de la sécrétion de cortisol et d’adrénaline, les hormones du stress, ce qui se traduit par de nombreuses manifestations physiques dont une diminution de la fréquence cardiaque et des céphalées".

Résultat : au lieu de décompresser, les jours de repos sont gâchés par la migraine.

En outre, la consommation de café est souvent moindre le week-end que durant la semaine. Or la caféine constitue un rempart contre la migraine dans la mesure où elle favorise la constriction des vaisseaux sanguins. En l’absence des fortes doses de caféine habituelles, la migraine peut donc se déployer sans encombre.

Pour éviter ce symptôme de sevrage, réduisez votre consommation de café en semaine.

Quand la migraine s’accompagne d’aura visuelle

On parle souvent de migraine ophtalmique lorsque le mal de tête est précédé de symptômes visuels : des points scintillants ou des tâches lumineuses dans le champ visuel. Ces désagréments transitoires (de 10 à 60 minutes environ) s’accompagnent parfois de fourmillements ou d’un engourdissement au niveau des doigts.

Mais toutes les migraines avec aura ne sont pas des migraines ophtalmiques. Ces dernières sont caractérisées par une réduction du flux sanguin qui alimente l’œil. Elles peuvent être provoquées par une stimulation lumineuse (un excès d’ordinateur par exemple) mais aussi par un déséquilibre hormonal ou un stress psychologique.

Et si une intolérance alimentaire était en cause ?

Certaines charcuteries comme le salami ou le bacon mais aussi le saumon fumé et le vin blanc peuvent déclencher des migraines car ils renferment des sulfites qui détendent les vaisseaux sanguins.

Les fromages bien affinés (camembert, brie, parmesan, vieux cantal,…) peuvent susciter les mêmes effets en raison de leur teneur importante en tyramine, un acide aminé qui induit une libération d’histamine et de prostaglandines. "Le glutamate, présent en grande quantité dans la cuisine chinoise, est aussi à l’origine de beaucoup de migraines chez les personnes génétiquement prédisposées", observe le Dr Lanteri-Minet.

Une intolérance au lactose ou au gluten peut également être source de migraines. Mal digérés, ces aliments créent une inflammation digestive susceptible de se propager dans tout le corps et d’enflammer les vaisseaux cérébraux.

Pour identifier les aliments auxquels vous êtes sensible, tenez un journal de vos migraines en notant tous vos menus afin de pouvoir établir des corrélations. Si vos crises surviennent souvent après avoir mangé une catégorie d’aliments suspects, réduisez leur consommation afin de voir si une amélioration s’opère.

Une étude américaine du Cincinnati Children’s Hospital suggère par ailleurs qu’un déficit en vitamine D et en vitamine B12 peut aussi générer des migraines. Exposer ses bras et son visage 30 minutes par jour au soleil et mettre régulièrement des poissons gras, des œufs et des germes de blé dans son assiette suffisent dans ce cas à gommer les crises.