Arabie saoudite : les femmes pourront conduire dès dimanche

L’Arabie saoudite, seul pays du monde qui interdit aux femmes de conduire, va lever cette interdiction dimanche.

 Une saoudienne en pleine leçon de conduite à Djeddah (Arabie saoudite) en mars 2018.
Une saoudienne en pleine leçon de conduite à Djeddah (Arabie saoudite) en mars 2018. AFP

    Les Saoudiennes auront le droit de conduire à partir de dimanche. Voici les principaux points de cette révolution dans un pays ultraconservateur que le prince héritier, Mohammed ben Salmane, dit vouloir réformer.

    En septembre 2017, son père le roi Salmane a publié un décret annonçant la fin de l'interdiction de conduire pour les femmes, en vigueur depuis des décennies, à partir de juin 2018.

    Une poignée d'auto-écoles pour femmes ont ensuite été autorisées à ouvrir dans des villes comme la capitale Ryad et Jeddah (ouest). Début juin, le royaume a commencé à délivrer ses premiers permis de conduire aux femmes.

    Une Saoudienne s’entraîne à conduire./REUTERS
    Une Saoudienne s’entraîne à conduire./REUTERS AFP

    Trois millions de femmes pourraient obtenir leur permis d'ici 2020

    Quelque six millions de femmes, soit 65 % de la population féminine en âge de conduire, pourraient demander un permis de conduire une fois l'interdiction levée, selon la société de conseil londonienne Facts Global Energy. Mais un nombre aussi élevé ne sera pas atteint immédiatement, selon des analystes.

    Selon le cabinet de conseil PricewaterhouseCoopers, quelque trois millions de femmes pourraient obtenir un permis et commencer à conduire activement d'ici 2020. En plus des voitures, les femmes pourront conduire des motos, des fourgonnettes et des camions.

    Les détentrices d'un permis de conduire international pourront conduire dans le royaume pendant un an, après quoi elles devront demander un permis saoudien, selon le département du trafic routier du royaume.

    Pénalisation du harcèlement sexuel

    Les permis de conduire des véhicules privés seront délivrés à partir de l'âge de 18 ans et les transports en commun à 20 ans, comme pour les hommes.

    Beaucoup de conductrices craignent d'être une proie facile pour les conservateurs dans un pays où les « gardiens » masculins, pères, maris ou autres parents proches, peuvent exercer une autorité arbitraire pour prendre des décisions en leur nom.

    Pour limiter le risque que des femmes soient importunées sur la route, le gouvernement a pénalisé le harcèlement sexuel avec une peine d'emprisonnement pouvant aller jusqu'à cinq ans et une amende maximale de 300 000 riyals (68 200 euros).