L’été est enfin là. Et le mercure va passer au-dessus de la barre des 30°C cette semaine notamment dans la capitale. Mais si quelques jours de chaleur sont bienvenus, les canicules pourraient aussi être de plus en plus fréquentes, alerte Météo France dans une nouvelle étude. Dans une cinquantaine d’années, le climat parisien pourrait prendre 5°C. Et ce n’est pas une bonne nouvelle…

Les étés caniculaires comme celui de 2003 – qui avait fait 19 500 morts en France – pourraient bien devenir la norme d’ici la fin du siècle, prévient une nouvelle étude publiée début juin par Météo France (1). Avec une température moyenne de 22,6 °C, il a été le plus chaud jamais observé à Paris depuis le début des mesures en 1872. À la fin du siècle et dans les scénarios les plus pessimistes, c’est à dire sans politique climatique visant à faire baisser ou stabiliser les émissions de gaz à e­ffet de serre, un été comme celui de 2003 serait ainsi considéré comme un été “frais”!
La température estivale pourrait ainsi grimper de 5,3°C et de 4,3°C l’hiver. Une tendance au réchauffement qui réduirait nos hivers comme peau de chagrin avec une baisse de 21 à 50 journées hivernales par an. Les précipitations elles, devraient se multiplier, pouvant aller jusqu’à doubler par rapport aux normales actuelles. Déjà au XXe siècle, elles ont augmenté de 13 % à Paris.
Les journées caniculaires vont elles aussi se multiplier. Les Parisiens de la fin du siècle pourraient en subir jusqu’à 26 par an contre une seule en moyenne aujourd’hui. De même, les journées estivales pourraient occuper 60 jours supplémentaires sur le calendrier et on pourrait compter jusqu’à 45 journées dites “chaudes” par an, c’est-à-dire dépassant les 30°C.

Les conséquences pourraient bien être dramatiques. L’îlot de chaleur urbain, particulièrement intense en période de fortes chaleurs, va amplifier le stress thermique des parisiens et les risques associés (déshydratation, aggravation des maladies chroniques ou coups de chaleur). Les épisodes de sécheresse agricole (assèchement des sols) seront quant à eux plus fréquents et plus intenses. D’ores et déjà, au cours de la première décennie du XXIe siècle, le déficit de sécheresse a atteint 10 % par rapport aux normales climatiques dans la capitale. C’est d’ailleurs au XXIe siècle que l’on trouve les étés les plus chauds jamais enregistrés.
Entre 1901 et 2000, les températures ont déjà augmenté de 1,4°C à Paris avec une nette accélération depuis 1954 : + 0,3°C tous les dix ans contre 0,1°C avant 1954. Les prévisions des climatologues ne sont guère plus optimistes si rien n’est mis en place pour enrayer le changement climatique.
Concepcion Alvarez, @conce1
(1) Voir l’étude de Météo France ici.

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