Paris : le pervers du métro interpellé grâce à la vidéosurveillance

Cet homme qui avait été filmé après avoir sexuellement agressé une jeune femme dans le métro a été arrêté lundi soir.

 Centre de surveillance multigare RATP de la ligne A, pour l’information aux voyageurs, est situé à Vincennes. Les images peuvent être ensuite transmises à la justice.
Centre de surveillance multigare RATP de la ligne A, pour l’information aux voyageurs, est situé à Vincennes. Les images peuvent être ensuite transmises à la justice. LP/Laure Parny

    Filmé, recherché, identifié, interpellé. Ce mardi soir, le parquet de Paris a prolongé la garde à vue du « pervers » du métro. Dans l'après-midi, dans les locaux de la BRF (Brigade des Réseaux franciliens), rue de l'Evangile (XVIIIe), l'homme a été auditionné et reconnu sur photos par sa victime. « Une confrontation est prévue demain » (mercredi), précise un policier.

    Il y a deux semaines, le 29 octobre dernier, ce prédateur avait sexuellement agressé Adelaïde, 35 ans, à la station gare de Lyon (XII e ). La victime avait eu le courage de sortir son téléphone et de le filmer « pour avoir une preuve ». Sa vidéo — lâchée sur les réseaux sociaux — avait fait le buzz. La jeune femme avait porté plainte.

    L'homme, âgé de 24 ans, d'origine moldave, né à Falesti, demeurant à Montreuil (Seine-Saint-Denis), a été arrêté lundi soir, à 17 heures, à la gare de Fontenay-sous-Bois (Val-de-Marne). Cela faisait plus d'une semaine que les policiers du GICS (groupe d'infractions à caractère sexuel) de la BRF (Brigade des réseaux franciliens) étaient à ses trousses.

    Près de 50 000 caméras

    Les hommes de Jean-Marc Novaro, commissaire de police et sous directeur de la police générale des transports, qui avaient repéré la vidéo sur Twitter, « avaient déjà fait mettre de côté les images de vidéosurveillance de la RATP, afin qu'elles ne soient pas écrasées (NDLR : les images ne sont conservées que 3 jours). » Sur ces images du quai de la ligne 1 du métro, à la station Gare de Lyon, on la voit approchée par le prédateur. Il lui pince les fesses et lui lâche « un rictus glaçant » selon Adélaïde.

    De son côté la RATP, qui a en mars dernier, lancé une campagne antiharcèlement avec la MIPROF (Mission interministérielle pour la protection des femmes victimes de violences), « pour sensibiliser les voyageurs, les responsabiliser et leur montrer que chacun a un rôle à jouer », encourage les victimes à porter plainte. La Régie a formé ses quelque 1 000 agents pour la prise en charge des victimes et a également mis en place des numéros d'alerte, des bornes d'appel et surtout… 35 000 caméras embarquées dans les bus, métros, tramway et 15 000 dans les quais, gares et couloirs. « La mise à disposition de ces vidéos ne peut se faire que sur la base de réquisition judiciaire une plainte de la victime ou une saisine du parquet », précise Jean-Marc Novaro.

    En 2016, sur les 12 mois, il y a eu plus de 6 000 réquisitions de vidéo par la police. « Le réseau est bien maillé, explique une source proche du dossier. On peut chercher quelqu'un et le suivre facilement, de l'intérieur de la rame, au quai, en passant par les couloirs et les sorties. C'est une manne d'information précieuse ». « C'est effectivement de cette façon qu'on a pisté l'agresseur », précise un policier.

    Le prédateur sexuel de la gare de Lyon encourt une peine de cinq ans de prison.

    REPÈRES

    800. Les faits qualifiés d'agression sexuelle dans les transports, sur les 9 premiers mois de l'année.

    1,1 %. C'est ce que ces agressions sexuelles représentent par rapport aux autres actes de délinquance (principalement des vols).

    10. C'est le nombre d'enquêteurs police du GICS (groupe d'infraction à caractère sexuel) dédiés exclusivement à ce type d'agressions (les frotteurs, les attouchements, les tentatives de viol et les viols).

    29. C'est le nombre d'équipes (de 3 personnes) de policiers en civil qui patrouillaient ce mardi dans le réseau des transports en Île-de-France mais principalement sur Paris. Et 59, c'est le nombre de policiers en tenue.

    100. C'est le nombre d'agents côté RATP du GPSR (Groupe de protection et de sécurisation des réseaux ou « sûreté RATP ») qui patrouillent chaque jour (sur 1 000 agents au total).

    3117. C'est le numéro d'appel de la RATP pour les agressions sexuelles et le 31117 par SMS.